1951

En février, Barbeau participe à une troisième exposition du groupe automatiste, Les étapes du vivant, qui a lieu dans un local commercial, situé au 81 de la rue Ontario Est. (59) Il y expose une de ses petites encres, série à laquelle il donne alors le titre : Combustions originelles. Borduas lui achète trois de ces petites peintures. (60) Découvrant à la suite de sa visite de cette exposition que Barbeau est peintre, son employeur, Monsieur Lowber, lui achète deux encres et il lui offre un poste de dessinateur. (61) Cependant, ce poste demande davantage de compétence technique que de talent artistique et cette promotion déçoit rapidement le jeune artiste, qui n’y trouve pas un second lieu de création comme il l’aurait souhaité. Au printemps, Barbeau déménage dans une grande maison au bord du Richelieu, à Saint-Mathias, un village avoisinant Saint-Hilaire. Le 9 mai, Suzanne Barbeau donne naissance à un fils, François. Mais le couple bat déjà de l’aile. (62) En juin, Barbeau expose plusieurs de ses aquarelles au Foyer de l’art et du Livre, situé au 445, rue Sussex à Ottawa. (63) C’est sa toute première exposition solo en galerie. Quelques aquarelles sont vendues. En juillet, il effectue un court voyage à Québec, où il rencontre de jeunes artistes et intellectuels qu’il initie à l’art et à la pensée automatiste. Pauline Shink, une jeune marchande d’art et d’artisanat, lui achète une petite encre. À la mi-septembre, Barbeau se rend à New York pour y rencontrer les expressionnistes abstraits américains (64) et pour voir leurs œuvres, qu’il ne connaît que par des descriptions et de rares reproductions. Il cherche aussi à y organiser une exposition. À New York, Barbeau visite les galeries d’art. Il approche la Durlacher Gallery et la Galerie Passedoit, qui ont déjà exposé des peintres surréalistes. (65) Ces galeries, qui n’ont jamais alors exposé d’art abstrait, se montrent réservées. Il organise finalement, une exposition de ses encres à la One Wall Gallery, une petite galerie attenante à la librairie de Wittenborn and Shultz, les spécialistes new-yorkais du livre d’art et de collection. Dans une galerie coopérative de 7th Street, il rencontre Jack Arnold, un ami d’Earl Kirkam, qui l’invite à visiter son atelier et qui échange une peinture avec lui. Arnold lui présente son maître et ami, Earl Kirkam ainsi que d’autres confrères. Au Cedar Bar, où Arnold l’introduit, Barbeau rencontre Franz Kline avec lequel il discute de peinture. En parlant avec Kline, Barbeau découvre qu’il partage avec le peintre américain le même procédé de cadrage à posteriori. Ces rencontres avec les artistes américains le confirment dans la voie développée à la fin de 1946 et en 1947. (66) Dans une lettre à Borduas en date du 13 décembre, Robert Tylor Davis, directeur de l’Art Association (Musée des beaux-arts de Montréal), suggère à Borduas d’inclure dans l’exposition de groupe qu’il propose à ce dernier, les petites encres de Barbeau, qu’il a remarquées dans une exposition récente. (67) Le directeur du musée fait probablement allusion à l’exposition Les étapes du vivant où Barbeau a exposé quelques-unes de ces encres. Selon le témoignage de Claude Gauvreau dans « L’épopée automatiste vue par un cyclope », Borduas pense d’abord suivre la suggestion du directeur du musée et exposer en duo avec Barbeau dont il apprécie particulièrement les dernières œuvres. Il consulte cependant à ce sujet le poète Claude Gauvreau qui l’en dissuade au nom de la nécessité de promotion du mouvement et de l’ensemble de ses membres.

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