2006

 

As a final to her dance performance in the exhibition "Marcel Barbeau Vertiginous limits" at the Elliott Louis Gallery in Vancouver, Jocelyne Montpetit has invited the painter to join her for a shork "pas de deux". Photo Ninon Gauthier. © Ninon Gauthier (photo) et ADAGP - Paris for Marcel Barbeau (paintings).
As a final to her dance performance in the exhibition “Marcel Barbeau Vertiginous limits” at the Elliott Louis Gallery in Vancouver, Jocelyne Montpetit has invited the painter to join her for a shork “pas de deux”. Photo Ninon Gauthier. © Ninon Gauthier (photo) et ADAGP – Paris for Marcel Barbeau (paintings).

Les premières journées de janvier, il produit les deux derniers tableaux de son exposition à Vancouver, juste à temps pour respecter l’échéance de leur expédition.

La nouvelle de l’acquisition par Hydro Québec d’une rare série de ses toutes premières sérigraphies, « Trajectoires », l’encourage à reprendre sa production sans interruption après le départ de ses tableaux pour la Côte Ouest. Ses nouveaux tableaux retrouvent l’élan et la légèreté des tableaux inspirés de sa visite de l’exposition « Rubens » et de celle des Autoportraits de la National Gallery de Londres. Au début mars, il profite d’une semaine de repos à Malaga en Andalousie pour produire une suite d’une vingtaine de petits dessins.

Le 29 mars, Marcel Barbeau et sa compagne s’envolent pour Vancouver pour y préparer la tenue de l’exposition « Marcel Barbeau Vertiginous Limits » à la galerie Elliott Louis. Il participe à l’accrochage et accorde de nombreuses entrevues aux médias. L’exposition reçoit un accueil enthousiaste tant des professionnels que des amateurs d’art et plusieurs tableaux sont vendus dès l’accrochage de l’exposition. Venue de Rome pour participer à l’événement, la danseuse et chorégraphe Jocelyne Montpetit donne une performance exceptionnelle dans le cadre du vernissage. Son interprétation chorégraphique des peintures de Barbeau met en relief le lyrisme des constructions géométriques de Barbeau, et la qualité émotionnelle de leur équilibre fragile. En finale, elle invite le peintre à se joindre à sa danse dans un bref pas de deux. Ninon Gauthier participe également à l’événement par une conférence dans laquelle elle démontre l’importance du rapport aux autres disciplines artistiques dans l’œuvre de Marcel Barbeau depuis ses toutes premières abstractions des années quarante.

Pour leur voyage vers Montréal, où ils se proposent de passer près de deux mois avant leur retour à Paris, les Barbeau choisissent d’emprunter la voie du chemin de fer transcanadien. En effet, les deux billets obtenus de VIA Rail pour les droits de reproduction de la murale Laurentides en 1990[1] et jamais utilisés, leur permettent de réaliser sans frais ce voyage mythique en première classe. Ils passent ainsi cinq jours d’émerveillement à découvrir paisiblement le Canada des montagnes, des plaines et des lacs infinis. Ils en profitent pour faire une escale à Edmonton où ils rencontrent un professeur de l’université de l’Alberta spécialiste du surréalisme et même de faire un détour par Calgary pour voir leurs amis, l’historienne d’art Ann Devis, qui dirige les musées et les archives de l’Université de Calgary et Romana Kaspar, la fille de son ancien marchand torontois. Le couple profite de cet arrêt à Calgary pour visiter, au Glenbow Museum de Calgary, l’exposition itinérante du Musée des beaux-arts du Canada Art and société in Canada 1913-1950, dont un volet consacré aux automatistes comporte quelques œuvres de l’artiste. Monique Westra, la conservatrice d’art du musée les accompagne et leur ouvre la voie vers d’autres expositions du musée.

Avant de rentrer à Montréal, les Barbeau s’arrêtent aussi à Toronto pour rendre visite à leurs amis Carolle Gagnon et Dick Shell ainsi qu’à la sociologue de la culture Véronique Tomaszewski et sa petite famille. Ils y rencontrent également Dennis Reid, le conservateur en chef de l’AGO avec lequel ils ont amorcé une discussion au sujet d’un éventuel projet de rétrospective Barbeau. Carolle Gagnon, qui pourrait  s’impliquer dans ce projet, les accompagne.

Cette traversée des Rocheuses et des Plaines fournit à l’artiste une puissante source d’inspiration. Dès son retour à Montréal, l’artiste produit  une série de peintures tachistes expressionnistes qu’il intitule Suite canadienne, en lointain écho aux paysages grandioses traversés au cours de ce voyage et aux rythmes variés du train et de la Suite Canadienne d’Oscar Peterson (1964), écoutée fréquemment sur cd pendant son long trajet en alternance avec Dry leaves du compositeur britanico-colombien, Rodney  Sherman, qu’ils ont rencontré chez les Shumiatcher. Au terme de ce long séjour au Canada, Barbeau organise une petite exposition dans son atelier temporaire au Château St-Ambroise pour des amis et collectionneurs montréalais. Il y vend quelques peintures et une petite sculpture.

À l’invitation de leurs amis Nathalie Guépratte et Éric Lapeyre, les Barbeau délaissent l’atelier à  la fin juin, pour prendre de courtes vacances d’une semaine au Pays Basque. Ce sera l’occasion pour l’artiste de profiter une dernière fois des terrains de golf de la région et de faire quelques sorties culturelles en Espagne pour revoir le Musée Guggenheim de Bilbao et le Musée Chillida-Leku à San Sebastian et pour découvrir le musée de la  Fondation Oteiza. Il produit aussi quelques peintures sur papier et quelques collages pour ne pas perdre complètement le rythme de l’atelier.

À la fin de cette brève interruption ensoleillée, Barbeau rentre à Paris. Ses douleurs au  genou, qui l’ont beaucoup gêné durant son voyage dans l’Ouest canadien et l’ont forcé à interrompre la plupart de ses dernières parties de golf, dans les Pyrénées comme à Vancouver, l’incitent à consulter son médecin de famille qui après un scan lui recommande de consulter sans plus tarder le Docteur Francis Slomka, un spécialiste réputé. Ce dernier prescrit une intervention chirurgicale rapide pour retirer les nombreux fragments d’os détectés dans le genou de l’artiste. Après l’intervention chirurgicale, Barbeau doit demeurer presque immobile pour deux semaines de convalescence. Craignant la canicule d’août à Paris, les Barbeau louent un petit pavillon de campagne en Bretagne, à Carantec où ils pourront se reposer de ce début d’année mouvementé. Pour limiter la fatigue du voyage, ils se rendent en TGV jusqu’à Morlaix, la gare la plus proche, et y louent une petite voiture que Ninon conduira durant leur séjour. Ils découvrent ainsi cette partie de la Bretagne qu’ils ignoraient encore. De nouveau à Paris à la fin d’août, Barbeau retrouve avec bonheur son atelier où il peint avec frénésie des tableaux de grands formats, introduisant les coloris vifs et variés et les contrastes marqués observés au cours de ses derniers voyages. Souvenir de la lumière mauve des matins brouillés de Vancouver et de Victoria? Il pose ses compositions sur des fonds mauves et lilas. Il utilise aussi des roses et des verts tendres comme arrière-plans de ses nouveaux tableaux, tout en conservant ses problèmes qu’il décline dans des tons plus soutenus, plus profonds.

En novembre, ses nouveaux amis de Vancouver, l’architecte Judah Shurmiatcher et son épouse, la femme de théâtre Barbara Shumiatcher, sont de passage à Paris pour assister à l’opéra Faustus, the Last Night du jeune compositeur français Pascal Dusapin au théâtre du Châtelet que dirige un jeune chef canadien qu’ils connaissent par l’entremise d’un ami. Ils profitent de l’occasion pour visiter les Barbeau à Bagnolet. Ils font l’acquisition d’une toile intitulée Les glacis d’une Aurore, de la série des grands tableaux à fond mauve que le peintre vient tout juste de terminer. La structure et la composition de ce tableau peut évoquer une parenté spirituelle et formelle avec l’architecture de la maison Shumiatcher que Barbeau avait eu la chance de visiter lors de son voyage plus tôt cette année à Vancouver. Ensemble ils vont voir plusieurs expositions dont celle de Maurice Denis, le maître de Borduas, au Grand Palais.

Peu après le départ des Shumiatcher, Ted Lederer, le marchand britanico-colombien de Barbeau leur transmet une invitation de l’Association d’art contemporain  de Vancouver à venir donner une conférence, sous leur égide, à l’Emily Carr School of Art and Design. Au même moment, ils reçoivent une proposition d’échange d’appartement sur la rue Outremont dans le voisinage immédiat de la résidence de la fille de Marcel, Manon Barbeau. Ils décident donc de passer Noël à Montréal pour ensuite se rendre à Vancouver afin de participer à cette rencontre publique. Parallèlement, Marcel trouve un petit local au château St-Ambroise où il pourra peindre pendant son séjour à Montréal. En décembre, il organise avec sa conjointe la réception familiale des fêtes de Noël dans cet appartement où ils célèbrent parmi leurs proches.

[1] Murale que Barbeau avait créée à la suite d’une commande du grand transporteur ferroviaire canadien dans le cadre de la rénovation de ses trains transcanadiens par la designer Madeleine Arbour en 1990.

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