“COMBUSTIONS ORIGINELLES” DE LA COLLECTION LORTIE AU MACM 26/10/2005 au 01/01/2006
Le MACM expose son encre de la suite “Combustions originelles” provenant de la collection Lortie
Du 26 octobre au 8 janvier, le Musée d’art contemporain de Montréal expose « Combustions originelles no 28 » de Marcel Barbeau dans le cadre d’une exposition de dessins et d’œuvres sur papier de la collection permanente. Cette petite encre de couleur rehaussée d’encre de Chine provient de la collection du célèbre couple de collectionneurs Gérard et Gisèle Lortie. Elle a rarement été montrée depuis acquisition par le musée au début des années soixante-dix, en raison de la fragilité du matériau et du support, et surtout de leur sensibilité à la lumière. Pour les amateurs de Barbeau, c’est donc une occasion exceptionnelle de l’examiner en contexte en relation avec des œuvres de ses contemporains, notamment Jean-Paul Riopelle et Fernand Leduc. Cette encre est la première œuvre de Marcel Barbeau qu’ont acquis les Lortie, probablement à l’occasion de son exposition à la galerie Agnès Lefort en mars 1953.
Comme pour la plupart des œuvres de cette suite, la date accompagnant la signature est postérieure à celle de sa production et correspond à sa première exposition, ce qui est fréquent chez Barbeau. Créée au début de cette longue série de plus de 300 œuvres, produites entre 1950 et 1952 selon le poète et critique Claude Gauvreau, la gestualité fébrile de cette encre traduit un tempérament artistique ardent où la fragilité rejoint la force dans la fureur de l’action. Comme dans la plupart de ses œuvres de la période automatiste, Barbeau explore différentes techniques, associant librement un traitement traditionnel des encres, comme le lavis au pinceau, aux procédés expérimentaux caractéristiques de l’expressionnisme abstrait, projections, coulures, giclées et bavures. Il recourt aussi au procédé de cadrage a posteriori, qu’il avait développé dès 1949 au début de cette série, ce qui avait suscité l’enthousiasme de Borduas, aux dires de l’artiste, et dont il s’entretiendra avec Franz Kline, qui l’utilisait également bien que différemment, à l’occasion de son voyage à New York en septembre 1951. Ce procédé qui distingue le moment d’exécution de l’œuvre et de l’action, de celui de la décision esthétique avait pour conséquence une libération encore plus grande du geste et, chez Barbeau, une grande diversité formelle au sein de cette même série expérimentale.
On y retrouve la même association d’harmonies chaudes de rouge et de jaune que dans la petite encre de la collection Guy Viau, mais avec un graphisme plus nerveux qui en accentue le dynamisme chromatique. Sa vivacité de coloris, la présence insistante du filet sombre et surtout sa déchirure vers le centre lui confère une vigueur et un éclat plus grands. On notera que son premier acquéreur Gérard Lortie choisissait généralement des œuvres d’une grande force expressive. La « Combustions originelles 28 », portant le numéro PE. 97 dans le catalogue raisonné de Marcel Barbeau*, est l’une des œuvres les plus éloquentes de cette suite.
Pour plus d’information sur cette exposition, consultez le site Web du Musée:www.macm.org/fr/expositions .
UN GRAND BARBEAU AU MUSÉE DE JOLIETTE – Penser en Grand 23/10/2005 au 01/09/2005
Du 23 octobre 2005 au 29 janvier 2006, on pourra voir au Musée d’art de Joliette le tableau de Marcel Barbeau, « Andrée » ou « Le jardin de pierres », dans le cadre de l’exposition « Penser grand ». Premier volet d’une série de deux expositions réunies par le musée sous le titre « Question d’échelle », cette série « examine la manière variée dont les artistes ont abordé… la question du format de l’œuvre… à diverses époques ». La riche collection du Musée d’art de Joliette, qui comporte nombres d’œuvres de formats extrêmes de différentes époques de l’art canadien et international des XIXe et XXe siècles, favorise, voire suggère un tel questionnement.
« Le jardin de pierres », une huile sur toile peinte par Marcel Barbeau en 1959-60 dans sa chambre-atelier du 403 de la rue Mont-Royal Ouest, inaugure la série dite minimaliste de l’artiste. Il s’agit d’une des premières œuvres de très grand format (175 x 274 cm) de Marcel Barbeau qui annonce une prédilection de l’artiste pour les surfaces de grandes dimensions où il peut pleinement éprouver la dimension corporelle et gestuelle de l’acte de peindre, et ce, même dans ses œuvres les plus dépouillées. Inspirée de ses lectures d’écrits d’Henri Bergson, c’est aussi l’une des premières œuvres où Barbeau développe une approche phénoménologique de la peinture et des illusions dont elle est le théâtre. Ces travaux le conduiront à ses expériences cinétiques du milieu des années soixante.
Selon la marchande Denyse Delrue, qui fut l’une première à découvrir ce tableau en 1960, il fut créé dans des conditions extrêmes, occupant entièrement l’un des murs de la chambre atelier où il était produit. Le manque d’espace et de moyens financiers se faisait alors cruellement sentir. Ignorant l’exiguïté du lieu, poussé par l’urgence de peindre, Marcel Barbeau avait développé un système de poulies au moyen duquel il suspendait au plafond de la chambre les grands tableaux qu’il venait de produire afin de pouvoir continuer sa recherche sur de nouvelles toiles durant le long temps de séchage de l’huile, sans s’accorder quelque relâche. C’est ainsi, comme un dais suspendu au-dessus du lit servant d’échafaudage au peintre durant le jour, que la galeriste avait découvert ces peintures magistrales et l’artiste exceptionnel qui les avait produites, et qu’elle avait décidé de lui consacrer une exposition malgré son caractère, réputé irascible.
Dès sa première exposition au Musée des beaux-arts de Montréal au printemps 1962, ce tableau, alors intitulé « Andrée », a suscité l’attention de la critique, comme en témoignent les nombreux commentaires et reproductions de cette œuvre relevées dans le catalogue raisonné de l’artiste. La critique parisienne devait lui réserver le même accueil qu’à Montréal lors de sa seconde présentation dans l’exposition « Marcel Barbeau Œuvres post-automatistes 1959-1962 », organisée par Guy Viau et Charles Delloye au Centre culturel canadien au printemps 1971. C’est à la suite de cette exposition et des commentaires d’Alice Dupuis, une amie de l’artiste, à propos de ce tableau dont elle comparait l’organisation spatiale à celle d’un jardin japonais que Barbeau lui a donné le titre de « Jardin de pierres », à l’automne 1971. Évoqué par la suite par plusieurs universitaires, notamment les Professeurs François-Marc Gagnon et Marie Carini, dans des textes portant sur la production de Barbeau du début des années soixante, ce tableau n’a pourtant guère été exposé depuis. Cette exposition du Musée d’art de Joliette offre donc une occasion exceptionnelle de voir ou de revoir cette œuvre majeure de Marcel Barbeau.
Le catalogue raisonné de l’artiste, disponible dans les bibliothèques du Musée des beaux-arts du Canada, du Musée national des beaux-arts du Québec, du Musée des beaux-arts de Montréal, à la Médiathèque du Musée d’art contemporain de Montréal ou à la Bibliothèque des arts de l’UQAM donne des informations additionnelles sur cette peinture et les autres de cette série.
Le vernissage aura lieu le dimanche 23 octobre à 14 heures. On trouve plus d’information à propos de cette exposition et des heures d’ouverture du musée sur le site Web www.musee.joliette.org
N. G.
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7 COLLAGES DE MARCEL BARBEAU AU MUSÉE NATIONAL DES BEAUX-ARTS DU QUÉBEC
Au cours de cet été 2005, on peut voir au Musée National des beaux-arts du Québec sept collages du début des années soixante de Marcel Barbeau dans le cadre de l’exposition « Des œuvres en série : Acquisitions récentes ». C’est la première fois que la plupart de ces œuvres sont exposées.
Bien que Barbeau pratique le collage depuis la fin des années cinquante, cette production demeure très confidentielle. Cette suite de collage très épurée marque un tournant majeur dans l’œuvre de Barbeau : elle clôt sa période automatiste et inaugure ce qu’on a appelé généralement sa période minimaliste. S’il est vrai que l’artiste s’investit alors davantage dans la production en série de compositions réduites à quelques éléments utilisés comme des variantes formelles et chromatiques ce qui les apparente au minimalisme, cette interprétation ignore la dimension dadaïste et baroque de cette période et plus largement de son œuvre. Cette suite initie aussi les explorations de la rythmique, du mouvement et de l’image virtuelle que Barbeau aborde alors et qui l’occuperont prioritairement durant cette décennie.
Plusieurs de ces collages lui ont servi d’études pour sa production parisienne du début des années soixante, résultant à des peintures de format généralement beaucoup plus important. C’est le cas notamment du grand tableau « Tinglit », de la collection du Stedelijk Museum d’Amsterdam, qui reprend de très près l’un des collages de cette série en modifiant la couleur de la figure par un recours à sa complémentaire.
L’exposition comporte également des œuvres de Jean-Paul Mousseau, Fernand Leduc, Claude Tousignant. Inaugurée le 9 juin, elle se prolonge jusqu’au 23 octobre 2005.
Informations :
www.mnba.qc.ca
www.marcelbarbeau.com
UN NOUVEAU BRONZE POUR MON ANNIVERSAIRE Du 27/05/2005 au 22/09/2005
Sous la supervision attentive de son auteur Marcel Barbeau, les artisans de la Fonderie d’art Blanchet et cie ont complété le polissage et la patine du premier exemplaire du bronze « Le marcheur de nuit » ce vendredi 14 octobre 2005. Cette fonderie centenaire réputée est située dans le voisinage de l’atelier de l’artiste à Bagnolet : www.landowski-fondeur.com.
Barbeau a créé plus deux cents sculptures depuis 1945, souvent dans l’intention de les fondre en bronze, matériau noble et sensuel qui l’a toujours attiré. Pourtant, il n’en a produit que cinq au cours de sa carrière. Pour marquer le cinquième anniversaire de ce site tout en signalant son quatre-vingtième anniversaire de naissance et les soixante anniversaires de sa carrière, il a produit un bronze à partir d’un modèle réalisé à cette fin en 2001.
Cette petite sculpture s’inscrit en continuité avec sa production sculpturale expressionniste du milieu des années soixante-dix, à laquelle elle correspond par sa matière et ses couleurs. Poursuivant en trois dimensions la gestualité de ses peintures de cette époque, ces modelages s’inspiraient des mouvements de la mer et de l’action de la vague sur le rivage. Sa démarche faisait ainsi écho à la force dynamique des éléments naturels qu’il observait quotidiennement au cours de ses promenades sur la plage de Saint-Irénée où il eut son atelier d’été pendant dix ans. Barbeau a retrouvé cet état d’esprit à l’occasion de séjours estivaux dans Charlevoix au tournant de l’an 2000.
Pour que ce bronze soit accessible au plus grand nombre, son tirage limité pourra atteindre un maximum de huit (8) exemplaires. Ce tirage maximal est conforme aux normes internationales régissant la production de sculptures originales. On peut la voir en primeur sur la page <galerie> de ce site, avec sa description technique ainsi que les détails de ses conditions de réalisation et de vente. Les visiteurs du site peuvent l’acquérir en exclusivité directement de l’artiste par courriel : marcelbarbeau@yahoo.fr, jusqu’au 31 mars 2006. Son lancement officiel aura lieu dans le cadre de la prochaine exposition de l’artiste à la galerie Elliott Louis de Vancouver en avril prochain : http://www.elliottlouisgallery.com.
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