15/04/2010 au 19/04/2010
À l’invitation de la Galerie Yves Laroche, Marcel Barbeau participe à la troisième édition de la Foire d’art contemporain d’œuvres sur papier, organisée sous l’égide de l’AGAC, l’Association des galeries d’art contemporain du Québec. On peut y voir trois œuvres de Marcel Barbeau de différentes périodes.
« Geste 5 » une encre de Chine sur papier chiffon de 1957 est l’une des œuvres-phares de cette exposition. Elle appartient à une petite série que Marcel Barbeau a produite à Montréal, peu de temps avant son départ pour la côte Ouest, où il devait s’établir pour un an à l’automne 1957. Leur facture reprend celle de quelques-unes des « Combustions originelles » de la fin de 1951, d’où la couleur avait presque été évacuée. Elles suivent la série de peintures calligraphiques à la douille de pâtisserie, noir sur noir, blanc sur blanc ou noir et blanc que Barbeau avait produits au cours de l’hiver 1957. Barbeau optera pour cette palette extrême dans sa production de la fin des années cinquante jusqu’à la fin de 1961, où seuls quelques tableaux rouge et blanc et quelques dessins au crayon-feutre introduisant une ou deux autres couleurs en dérogent. Barbeau a produit une suite de grandes et de très grandes gouaches gestuelles sur papier de couleur, gris ou bleu, parallèlement à cette série. Le philosophe et critique d’art français Charles Delloye a qualifié cette production de post-automatiste en raison de la recherche d’épuration qui s’y manifeste.
« Voyage pour le temps futur », une gouache de 1959 que Barbeau a produite à son retour de Vancouver, vient clore la période automatiste de Barbeau dans cette présentation. Cette gouache se situe au milieu de cette production alors que Barbeau amorçait la recherche d’épuration qui le conduirait aux austères tableaux minimalistes noirs et blancs de 1961. La finesse du trait, l’élégance du tracé sinueux et le raffinement des circonvolutions qu’il emprunte pourraient entraîner Barbeau dans les méandres maniéristes d’une écriture proche de celle de Georges Mathieu. Mais la présence de taches lourdes et le découpage de l’espace en plans géométriques, deux rectangles et un triangle presque rectilignes, avec un basculement asymétrique de la composition brisent l’harmonie facile du dessin. Ces incidents plastiques introduisent une dimension tragique nécessaire dans ce dessin. Barbeau y amorce en peinture les explorations de rythmes linéaires qu’il développe dans ses dessins depuis l’automne précédent.
Un collage datant de juin 1991 complète cette présentation d’œuvres sur papier de Barbeau. Il l’a produit À Piémont dans les Laurentides au retour d’un séjour de trois mois à Paris à l’occasion de sa première exposition à la galerie Donguy, et où il passe tous ses étés depuis 1988. Installé, Chemin des bois blancs, il produit alors quelques tableaux et de grandes maquettes de sculpture, apparentées à sa production picturale de la fin des années quatre-vingt ainsi que des collages dans lesquels il poursuit sa recherche des derniers mois, notamment la suite de collages réalisés à la Maison du Canada durant son séjour récent à Paris. Ces études alimenteront largement sa production picturale des années quatre-vingt-dix et même des années deux mille.
La foire a lieu à l’Armurerie du Régiment Balck Watch, au 2067 de la rue de Bleury à Montréal, Métro Place des arts.
Pour information, voir: www.agac.qc.ca
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