Après avoir complété sa « dixième année » à l’école Louis-Hippolyte-Lafontaine (3) , Marcel Barbeau doit s’orienter vers une formation qui lui permette de trouver rapidement du travail pour aider sa mère. Refusant de reprendre l’épicerie de son oncle et ayant manifesté de l’ingéniosité et de l’habileté manuelle, ainsi qu’un intérêt pour le bricolage, Marcel Barbeau s’inscrit au programme d’artisanat en ébénisterie de l’École du Meuble de Montréal. L’institution a le double mandat de former des artisans du meuble et des stylistes, dessinateurs de meuble et architectes d’intérieur. À l’instar du Bauhaus en Allemagne, elle diffuse alors, parallèlement à cette formation professionnelle, un enseignement esthétique ouvert sur la modernité. Grâce à la présence au sein du corps enseignant du peintre Paul-Émile Borduas, de l’historien d’art Maurice Gagnon, de l’architecte Marcel Parizeau et du Père Marie-Alain Couturier, promoteur du renouveau de l’art liturgique en France, on y prodigue un enseignement esthétique plus ouvert que celui, dispensé à l’École des beaux-arts. Leur présence dynamique attire plusieurs jeunes gens qui ont déjà une pratique artistique. D’abord inscrit à la section “Apprentissage”, Barbeau reçoit une formation d’artisan au cours de ses deux premières années d’étude à l’École du Meuble. Sa bourse d’étude étant insuffisante pour payer les frais de matériaux scolaires, il continue à travailler à l’épicerie de son oncle les fins de semaines et durant les vacances estivales. Élève assidu, Barbeau obtient de bonnes notes. Ses professeurs lui laisse même entrevoir la possibilité de remplacer un professeur d’ébénisterie, qui doit bientôt prendre sa retraite.
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