En février, Barbeau expose ses peintures all over à la Galerie Agnès Lefort dans le cadre d’une exposition trio avec Pierre-Paul Riou et Yolande Paquette. (117)
Au cours d’un voyage à Québec, il a une brève liaison avec une jeune fille. (118) Cette rencontre l’incite à revenir au dessin. Il amorce ainsi une série de dessins libres d’après modèle vivant, à la limite de l’abstraction qui le conduira à une nouvelle épuration dans son œuvre. C’est le début d’une nouvelle période d’expérimentation intensive. Cette période, au cours de laquelle Barbeau explore en même temps plusieurs voies d’apparences divergentes, en dessin, en peinture, en collage et en sculpture, se poursuit jusqu’en 1960. Il réalise une série de petites encres de Chine expressionnistes sur fond blanc, suivie d’une série de grandes gouaches noires sur papiers de couleurs. Expérimentant avec l’émail, il peint trois ou quatre grandes toiles dans lesquelles il utilise pour la première fois la ficelle comme instrument. (119) Son intérêt pour le déploiement de lignes fluides dans l’espace l’amène à explorer une nouvelle voie en peinture. La technique de peinture en relief à la douille, qu’il développe, lui permet de retrouver en peinture la précision du trait du crayon, en dessin. Sa palette se réduit généralement alors au noir et au blanc avec une ou deux incursions du côté du rouge pour le fond (Laviola-Blanire. (PE.302), collection du Musée d’art contemporain de Montréal). Plusieurs œuvres de cette période sont monochromes : noir sur noir, blanc sur blanc.
En septembre, Barbeau entrepose ses tableaux chez son copain Yves Lasnier et quitte Montréal pour la côte Ouest en compagnie d’un ami d’enfance. (120) Après un bref arrêt à Buffalo, où il vend encore quelques encres au collectionneur américain rencontré à Sainte-Adèle, il se rend à San Francisco, où il rencontre quelques artistes locaux. N’ayant pu obtenir de permis de travail ni rencontrer les artistes les plus connus de la région auxquels il s’intéresse et qui sont déjà à New York ou à Paris, Barbeau quitte San Francisco pour Vancouver. Il s’arrête à Seattle où il visite The Artists » Gallery et rencontre quelques artistes locaux, David Borders, William Mair, William Packer et Frank Okada, qui lui apparaît alors comme « un peintre d’une grande vitalité ». (121) Ses économies étant épuisées, il s’arrête dans la vallée d’Okanagan où il travaille quelques semaines à la cueillette des pêches. En octobre, il s’installe à Vancouver où il séjourne pendant une année. Il loge dans une chambre exiguë d’une maison située dans une petite rue parallèle à la rue Granville, à proximité de l’océan Pacifique.
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