En janvier, Barbeau participe à une première exposition de groupe à la Galerie Iris Clert.[23] Barbeau y rencontre quelques-uns des artistes qu’elle représente notamment, Lucio Fontana, Pol Bury, Leon Golub et Jean Tinguely.[24]
Barbeau poursuit en peinture les recherches sur la couleur et le rythme, amorcées l’automne précédent. Début mars, il se rend à Rome en compagnie de Charles Delloye et de Marcelle Ferron pour assister au vernissage de l’exposition Cinq peintres québécois, qui regroupe les membres du groupe des Automatistes à la Galerie Pogliani.[25] Cette exposition, présentée à la suite de démarches de Charles Delloye, se prolonge jusqu’en avril. À son retour, Barbeau connaît de sérieuses difficultés financières. En mars, il quitte Fontenay-aux-roses pour Paris, où il loge au City Hôtel, 29 Place Dauphine, dans l’Île de la Cité. Vers la fin mars, Barbeau visite l’exposition Vasarely au Musée des arts décoratifs (Paris). [26] Cette visite confirme son nouvel intérêt pour l’illusion d’optique et cinétique. En avril, il participe au Salon d’avril : l’an 2104 à la Galerie Iris Clert.[27]
Barbeau retourne au Canada à la mi-avril pour le vernissage de son exposition avec Claude Tousignant à la Dorothy Cameron Gallery de Toronto, du 13 au 30 avril, et de son exposition solo à la Galerie Denyse Delrue, à Montréal du 29 avril au 12 mai.[28]Il passe l’été dans la région de Rimouski chez son ami le peintre Pierre-Paul Riou qui lui prête un petit chalet à Pointe au Père.[29] Fasciné par les recherches d’art cinétique de Vasarely, Barbeau intensifie ses propres explorations de l’univers cinétique. Il reprend les expériences de répétition de lignes parallèles ondulantes et de mouvements qu’il avait amorcées dans quelques-uns de ses dessins de 1957. Au cours de l’été, il peint douze tableaux de quarante figures et deux quadriptyques. Parallèlement, il réalise une nouvelle série de sept reliefs composés de clous plantés inégalement dans des panneaux de planches de bois vieilli. Il connaît à nouveau des difficultés financières, manquant même de matériel pour peindre.[30] Brisé par un échec amoureux et ne percevant aucune issue à ses problèmes financiers, Barbeau quitte le Bas-Saint-Laurent pour Montréal. Il interrompt pour quelques mois sa production artistique en proie à un état dépressif.
En septembre, Barbeau tient une exposition solo chez Dorothy Cameron. Au cours de l’automne 1963, plusieurs de ses œuvres figurent aussi dans une exposition d’artistes de la galerie dans laquelle Dorothy Cameron se plaît à confronter les artistes de Montréal et de Toronto.[31]
Malgré ses problèmes financiers, Barbeau retourne en Europe à la fin septembre. Il se rend d’abord à Lausanne, tentant vainement d’y retrouver la femme aimée. Puis, il revient à Paris, où il vit d’abord à l’Hôtel Henri IV, puis au City Hôtel dans l’Île de la Cité, à la recherche d’un logement susceptible de lui servir également d’atelier. Il s’installe en octobre à Paris, dans une grande chambre d’un appartement situé au 47 rue de Bougainvillier dans le 16earrondissement.[32]
En octobre à la suggestion de Charles Delloye, Gérard Lortie ainsi que Madeleine Gagnon achètent chacun un tableau de Barbeau, à la Galerie Iris Clert à l’occasion de leur passage à Paris. Ces achats de mécènes québécois confortent la galeriste dans son projet d’exposition et apportent une solution temporaire aux difficultés financières du peintre.[33] Barbeau se remet au travail dans la perspective de sa prochaine exposition solo à la Galerie Iris Clert. Il amorce alors une période de recherche et de production intensive, dont témoigne une lettre de Charles Delloye aux Lortie.[34]
Parallèlement à sa production artistique, Barbeau assiste comme auditeur libre à quelques cours à la Sorbonne. Sa curiosité s’étend à l’ethnologie, à la littérature et à la physique. Plus prosaïquement, il s’inscrit à des cours de perfectionnement en grammaire française, cours qu’il abandonne rapidement après avoir constaté qu’ils s’adressent à des non francophones.[35]
À Montréal, Denyse Delrue ferme sa galerie pour diriger la Galerie du Siècle, une nouvelle galerie, propriété du financier et mécène montréalais, Aubert Brillant. Le vernissage inaugural a lieu le 21 octobre. Une peinture de Barbeau est vendue lors du vernissage. Barbeau obtient de la Galerie du Siècle une garantie de revenu minimum en échange d’un contrat d’exclusivité pour le Canada.[36]
Début décembre, Barbeau déménage dans une très grande chambre, située en face de l’appartement précédent, au 50 de la rue de Bougainvillier.[37] Il y logera jusqu’à la fin de ce premier séjour en France. En quête de lumière et de soleil, il se rend pour Noël à Courchevel où il loge dans une auberge de jeunesse. Puis, il descend sur la Côte d’Azur pour les fêtes de fin d’année.[38]
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