En janvier, Barbeau quitte Carlsbad. Après un bref voyage à San Francisco, il s’installe au 71, Panorama Road, à Palm Spring.[5] Alors qu’il prolonge son séjour en Californie du Sud, Barbeau reçoit en février une proposition d’exposition de son ancien confrère de l’École du Meuble, Guy Viau, devenu directeur du nouveau Centre culturel canadien à Paris. Ce dernier l’invite à exposer ses œuvres de 1959 à 1962, qui se trouvent déjà à Paris.[6] Charles Delloye est pressenti comme conservateur de l’exposition. Après quelques hésitations, car l’artiste préférerait exposer des œuvres plus récentes, Barbeau accepte le projet et la date de l’exposition de mai à juillet 1971. Quelques semaines plus tard, il apprend qu’une bourse du Conseil des arts lui permet de se rendre à Paris pour le vernissage. De retour d’un circuit d’expositions aux États-Unis, l’exposition itinérante Seven Montreal Painters est présentée au Musée d’art contemporain de Montréal en mars.
En avril, les Barbeau quittent Palm Spring pour Montréal et Paris. En chemin, ils s’arrêtent à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, où ils visitent l’atelier de gravure du Tamarind Institute. Barbeau présente l’album En marge à son directeur qui l’invite à revenir travailler à l’atelier à son retour d’Europe.[7]En traversant le New Jersey, Barbeau s’arrête à Madison pour saluer son ami le peintre Voy (Wojciech) Fangor. À Montréal, il découvre que son sous-locataire est parti sans payer le loyer, emportant les quelques meubles et appareils électriques qu’il lui avait prêtés et un grand tableau qu’il lui avait confié.[8] Après un séjour de deux semaines à Montréal, où il loge chez ses beaux-parents, il s’envole pour Paris à la mi-mai, avec le projet de revenir à Montréal au début juin.
Son fidèle ami, Charles Delloye, l’accueille à l’aéroport Charles de Gaule, insistant pour le recevoir à dîner le soir même. Le Centre culturel canadien de Paris présente du 27 mai au 10 juillet, l’exposition Marcel Barbeau : œuvres post-automatistes 1959-1963. À peine quelques jours après l’ouverture de l’exposition, on constate qu’un des tableaux, Tomac, a été lacéré par un vandale.[9] Durant l’exposition, Barbeau assiste au colloque de l’Association internationale des critiques d’art sur le thème Art, communication et technologie dont le Centre culturel canadien est l’hôte.
Après un séjour d’un mois à Paris, Barbeau décide de ne pas retourner en Californie et d’utiliser sa bourse pour séjourner en France pendant quelque temps. À cet effet, il présente une demande pour occuper l’atelier du Conseil des arts du Canada à la Cité internationale des arts.[10]
En juin, il se rend sur la Côte d’Azur et trouve un appartement à Saint-Raphaël où il décide de passer l’été. De juin à septembre, il y réalise des collages et des maquettes de sculptures polychromes dans lesquelles il s’intéresse aux points de tension et aux jeux d’équilibres. Il achète une moto d’occasion, une petite Honda sur laquelle il parcourt l’arrière-pays les après-midi. Au cours de ces randonnées, il découvre l’atelier d’un ferronnier d’art d’Aguay, Gilbert Coutard. Ce dernier lui proposant amicalement de venir travailler dans son atelier, Barbeau décide de réaliser un de ses projets de sculpture. Au cours du mois de juillet, il réalise une première sculpture monumentale, d’une hauteur d’environ 6 mètres.[11] Elle s’effondre à cause de la faiblesse des soudures. Il la transforme en une installation de deux sculptures de format plus petit, d’une hauteur d’environ 180 centimètres.
L’obtention de l’atelier du Conseil des arts du Canada à la C.I.A. (Cité internationale des arts) de Paris, confirme Barbeau dans son projet de prolonger son séjour en France.[12] À la suggestion du Conseiller culturel canadien à Paris, Jacques Asselin et à l’invitation de l’artiste, le Consul du Canada à Marseille, Monsieur Bussière visite son atelier de Saint-Raphaël et élabore avec lui un projet d’exposition itinérante de ses œuvres sur papier dans le Sud de la France.
En septembre, Barbeau retourne à Paris où il occupe l’atelier du conseil des arts du Canada à la Cité internationale des Arts. Il y poursuit ses projets de sculptures modulaires et réalise une dizaine de maquettes. Il revoit Jean-Pierre Yvaral.
En octobre, ses œuvres automatistes sont présentées au Grand Palais dans le cadre de l’exposition Borduas et les Automatistes.[13] Le service audiovisuel du Grand Palais produit à cette occasion la vidéo d’une entrevue de Marcel Barbeau par Henry Galy-Carles, commissaire de l’exposition.[14]L’exposition remporte un succès de presse important. À cette occasion, Barbeau revoit Fernand Leduc, Marcelle Ferron et Françoise Sullivan, qu’il reçoit à son atelier à l’occasion de son passage à Paris. Au vernissage, il rencontre Jeanne Renaud, chorégraphe associée au groupe des Automatistes et belle-sœur de Fernand Leduc, qui dirige une nouvelle galerie montréalaise d’art contemporain, la Galerie Trois. Elle invite Barbeau à y exposer. Andrée Paradis, directrice du magazine Vie des artsvisite également son atelier et commande un article sur son œuvre à Henry Galy-Carles avec lequel Barbeau se lie alors d’amitié. Guy Viau, son épouse Suzanne et les Asselin de l’Ambassade du Canada visitent également son atelier.
Dans le cadre du projet d’exposition du consulat canadien à Marseille, Barbeau se rend à la mi-octobre à Aix-en-Provence pour l’accrochage et le vernissage de son exposition au Relais culturel. L’exposition est aussi présentée à Lyon à la Galerie Saint-Georges du 18 au 28 novembre. Barbeau participe à l’accrochage et assiste au vernissage. À la suite de la publication d’un article sympathique sur son exposition et à la recommandation de la directrice de la galerie. Marcel Barbeau offre une des gouaches de 1959 à son auteur, le critique Jean-Jacques Lherrant. Ce dernier l’offre au Musée des beaux-arts de Lyon, qui accepte le don.[15]
Au début décembre, Barbeau se rend à Montréal pour le vernissage de l’exposition Borduas et les Automatistes au Musée d’art contemporain de Montréal. Il y apporte une série de peintures gestuelles récentes en vue de son exposition à la Galerie III (Trois). Il réalise quelques encres de couleur durant ce séjour à Montréal. Sa fille Manon et son compagnon passent les fêtes de fin d’année avec lui à Paris.
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