1954

Barbeau fait la navette entre Montréal, Sainte-Adèle et Québec durant tout l’hiver. Ces voyages hebdomadaires dans les Laurentides lui donnent l’occasion de renouer avec le ski, qu’il avait beaucoup pratiqué à l’adolescence et qu’il avait abandonné pendant plusieurs années. (102)

Au cours de l’hiver et du printemps, il peint chez ses amis la journaliste Fabienne Julien et l’urbaniste Jean-Paul Guay, qui lui prêtent une grande chambre en guise d’atelier en échange d’une peinture. (103) Barbeau y produit de très grands fusains en vue d’un lointain projet d’exposition au Palais Montcalm. Il y complète également sa série des Fonds marins, produisant les peintures de plus grand format de cette série, dont La torture des esprits lucide.

Du 17 mars au 18 avril, Barbeau expose au Soixante et onzième Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal La torture des esprits lucides, un grand tableau de la suite des Fonds marins. (104) Comme le tableau est grand, Claude Gauvreau l’aide à le transporter au musée. (105) Barbeau participe également à la dernière exposition des Automatistes, La matière chante, qui se tient à la Galerie Antoine, rue Guy à Montréal du 20 au 30 avril.(106) Cette galerie, rattachée à un commerce d’encadrement, se situe à l’intersection des rues Guy et Sherbrooke. Barbeau y présente six peintures de la suite des Fonds marins et des Terres labourées. Après l’exposition, Agnès Lefort reprend quelques-unes de ces huiles pour les exposer. Elle en vend quelques-unes, dont La torture des esprits lucides. (107)

Barbeau poursuit son enseignement au Centre d’art de Sainte-Adèle durant l’été. Il y expose un groupe de Combustions originelles dans la vitrine de son atelier. Un groupe de touristes américains, de passage dans la région, s’intéressent à son travail et lui achètent quelques encres de la série des Combustions originelles. Parmi eux se trouve le directeur d’un théâtre de Buffalo qui invite le peintre à le visiter s’il passe par sa ville. Durant cette période, Barbeau poursuit la série des gouaches all over.

Au cours de l’automne, Barbeau poursuit ses observations au microscope électronique grâce à ses amis, étudiants en médecine. Il peint à nouveau dans sa chambre du 1, rue Hamel. Il y amorce une série de gouaches, inspirées de ces observations, dans lesquelles il reprend et développe l’approche tachiste all over qu’il avait commencé à explorer en 1947. (109)

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