1947

Marcel Barbeau with his painting “Fougue intermède gracile-toc“ ((1946)at the secon automatist exhibtion at the Gauvreau's, February 15 1947. Photo Fonds Maurice Perron du Musée national des Beaux-arts du Québec, kindly authorirized by Line-Sylvie Perron. Copyright © Carmen Perron.
Marcel Barbeau with his painting “Fougue intermède gracile-toc“ ((1946)at the secon automatist exhibtion at the Gauvreau’s, February 15 1947. Photo Fonds Maurice Perron du Musée national des Beaux-arts du Québec, kindly authorirized by Line-Sylvie Perron. Copyright © Carmen Perron.

Du 15 février au 1er mars, Barbeau participe à la seconde exposition du groupe à la résidence familiale des Gauvreau, située au 75 de la rue Sherbrooke Ouest (Montréal). Ily présente 10 peintures à l’huile sur toile, dont trois, d’assez grand format, et neuf petites encres de couleur. (23) Tancrède Marsil, un étudiant de l’Université de Montréal, journaliste au journal étudiant le Quartier latin, qualifie leur peinture d’«automatisme» .(24) Ce terme, déjà utilisé par Claude Gauvreau et par d’autres membres du groupe pour qualifier leur démarche, est aussitôt repris par l’ensemble des critiques d’art montréalais qui en font rapidement l’étiquette du groupe et de leurs œuvres. L’exposition attire plusieurs collégiens et étudiants de l’Université de Montréal. Timide, Barbeau se fait éloquent pour défendre la nouvelle esthétique automatiste auprès des visiteurs.(25) Une des huiles de Barbeau, Veillomonde, est achetée par Bernard Leprohon, un jeune diplômé de l’École polytechnique.(26) C’est la toute première vente du jeune artiste. Une de ses encres est acquise par un autre jeune polytechnicien, ami des Automatistes, Denis Noiseux, époux de Magdeleine Desroches, une jeune peintre, proche du groupe des Automatistes.(27)

À la mi-février, il figure également dans l’exposition rétrospective La peinture montréalaise des dix dernières années au Cercle universitaire de Montréal. Les œuvres exposées proviennent des collections personnelles des membres du Cercle. Barbeau y est représenté par des huiles très colorées qui, selon François Gagnon de La Presse, «font éclater comme des feux d’artifice » .(28) Du 21 mars au 20 avril, il participe au Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal avec deux envois : Vol incrusté des quasi-feuilles sensibles et Cavernane.(29)

Barbeau conçoit et exécute le décor de la pièce Sans titre de J. T. Maeckens (Jean Mercier, ami de Claude Gauvreau) et tient un rôle de figurant dans la représentation de Bien être de Claude Gauvreau. Les deux spectacles du Théâtre Moderne sont présentés le 20 mai au Congress Hall de Montréal, situé au 54 ouest, rue Dorchester.(30)

Ses œuvres sont retenues par un jury composé de Borduas, Brandtner, Lismer et Pellan,(31) pour représenter le Québec au Festival mondial de la jeunesse à Prague, manifestation qui doit se dérouler au cours de l’été 1947. Les œuvres sont exposées à Montréal et ailleurs au Canada avant leur départ pour la Tchécoslovaquie.

Au cours de l’hiver, Barbeau poursuit intensivement des recherches picturales à l’atelier de la rue Université. Il y produit une quarantaine de peintures au cours de l’hiver. Ces peinture de matière très fine, selon l’artiste, peintes tout en surface, atténuent la profondeur de champ jusqu’à son abolition en se répendant de part en part jusqu’aux limites du tableau, dans le prolongement de Vol incrusté des quasi feuille sensibles , de l’automne 1946. Fier de cette production, il invite Borduas et ses amis à son atelier vers la fin mai pour la leur présenter. Borduas rejette en bloc tous les tableaux, alléguant leur absence de profondeur et leur confusion du fond et de la forme. Des membres du groupe qui sont présents, seul le poète Claude Gauvreau défend ses œuvres. Brisé par ce qu’il perçoit comme un rejet et un échec, Barbeau repeint rageusement tous ses tableaux dans une recherche de conformité à leur jugement. S’acharnant » sur ces peintures au mépris de ses recherches antérieures et sans considération pour les exigences techniques de respect des périodes nécessaires au séchage entre chaque mouvement, il a détruit d’un point de vue formel les images qu’il avait créées plus tôt au printemps avant de les détruire physiquement . Les nouvelles peintures résultant de sa tentative de récupération n’étaient plus, d’après Barbeau, qu’un amoncellement informe de matière grisaillée et elle étaient irrécupérables. Désespéré, regrettant déjà cette intervention, il interrompt sa production artistique pendant plusieurs mois. Il évite de justesse la dépression en jouant au tennis durant tout l’été, parfois presque sans relâche du matin jusqu’au soir.(32) Il participe cependant à l’exposition Automatisme, à la Galerie du Luxembourg, rue Gay-Lussac à Paris, du 20 juin au 13 juillet avec une seule aquarelle, apportée par Leduc l’hiver précédent. (33) Il reviendra à la peinture que le printemps suivant.

Barbeau maintient ses relations avec ses confrères automatistes par l’intermédiaire de Claude Gauvreau. Sous l’influence du peintre Fernand Leduc, qui vit désormais à Paris, et du poète Claude Gauvreau, le petit groupe ressent le besoin de se distinguer du milieu artistique montréalais et d’affirmer ses positions éthiques et esthétiques. L’organisation d’expositions ne leur suffit plus, désormais il leur faut proclamer publiquement leur pensée libertaire. Le projet d’un manifeste se concrétise. Des ébauches de texte circulent. Claude Gauvreau, qui est le seul membre du groupe avec lequel Barbeau conserve des relations suivies après l’évènement du rejet de sa production du début 1947, lui en présente les différentes versions.(34)

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