1960

Author :Max. John   Date : 01/04/1961
Author :Max. John
Date : 01/04/1961

Il réalise la plupart des peintures biomorphiques de la suite de 1959 à 1961 et ses premières peintures minimales de 1961 à 1962. Un système de poulies, qu’il installe au plafond, lui permet de suspendre ses toiles afin de dégager l’espace de travail au plancher et au mur durant le temps de séchage. (0) Il accélère ainsi considérablement son rythme de production. Parallèlement à sa production picturale, il poursuit son exploration du dessin passant de l’écriture cursive, à la calligraphie libre, à la ligne trait qui évoque la géométrie plane, à la ligne pointillée et à la rythmique de lignes répétitives. Certains dessins linéaires, inspirés du graphisme de l’écriture musicale ou de l’écriture cursive, annoncent les premières peintures cinétiques de 1964 et 1965.

À l’occasion du vernissage d’une exposition de groupe, Marcel Barbeau, invite la marchande d’art, Denyse Delrue, qui dirige alors la plus importante et la plus dynamique galerie d’art contemporain de Montréal, à visiter son atelier. Il vient alors de terminer sa série de grands tableaux noirs et blancs. À la suite de cette visite, Denyse Delrue décide d’organiser une exposition des peintures de Barbeau de 1957 à 1959, des œuvres qui n’ont pas encore été exposées.[1] Guy Viau, un ancien confrère de Barbeau, devenu critique d’art, visite également son atelier.[2] À la suite de cette visite, il écrit un article qui sera publié en octobre 1961 à la fois en anglais, dans le magazine torontois, The Canadian Architect, et en français, dans la revue Cité libre.[3] En décembre plusieurs de ses derniers tableaux de 1960, dont Tomac et Junon, figurent dans l’Exposition des Fêtes de la Galerie Denyse Delrue.[4]

1961

Author :Lasnier, Yves   Date : 30/11/1961
Author :Lasnier, Yves
Date : 30/11/1961

Denyse Delrue présente du 13 au 25 mars une première exposition des peintures de Marcel Barbeau à sa galerie, située au 2080 de la rue Crescent à Montréal.[5] L’exposition est largement couverte par la presse francophone et anglophone de Montréal. Quelques collectionneurs influents acquièrent ses œuvres. Denyse Delrue introduit Barbeau au critique d’art français Charles Delloye, qui séjourne alors à Montréal pour y organiser la participation canadienne au Festival des Deux Mondes de Spoleto en Italie.[6] Le critique achète Ouvri Dalida Doni Dosa pour sa collection personnelle. Avec la complicité de Charles Delloye, Denyse Delrue convainc le directeur du Musée des beaux-arts de Montréal, Evan H. Turner, de présenter une exposition des grandes peintures noir et blanc de Barbeau à la Galerie XII du musée.[7] Au cours de l’été, Barbeau visite à nouveau son ami Pierre-Paul Riou et il peint au Bic. Charles Delloye lui rend visite dans le Bas du Fleuve et Barbeau l’introduit à ses amis artistes et collectionneurs de la région.[8]

Au cours de l’année 1961, Barbeau poursuit de façon accélérée son évolution dans le sens d’une épuration proche du formaliste. Sa palette se réduit toujours au noir et au blanc. Monc-fac-pic est sélectionné pour figurer dans la Quatrième Biennalecanadienne de peinture, organisée sous l’égide de l’Académie Royale du Canada et du Musée des beaux-arts du Canada.[9]

1962

Author :Robert Millette   Date : 15/01/1962
Author :Robert Millette
Date : 15/01/1962

En janvier, la Galerie Denyse Delrue expose à nouveau Ouvri Dalida Doni Dosa dans le cadre de l’exposition La collection d’œuvres canadiennes de Charles Delloye. Au cours de l’hiver, Barbeau tient une exposition au Théâtre de l’Estérel à Sainte-Marguerite, un centre de villégiature des Laurentides. Le 13 mars, Barbeau obtient une bourse du Conseil des arts du Canada dans le cadre d’un projet de séjour à Paris et de stage à l’atelier Hayter. [1]  Du 30 mars au 15 avril, le Musée des beaux-arts de Montréal présente à la Galerie XII une exposition de peintures de Marcel Barbeau et de sculptures du Torontois, Gerald Gladstone. Barbeau y expose cinq peintures de très grand format de 1959 et 1960. [2] L’exposition suit de quelques semaines la grande rétrospective Borduas, présentée au musée, exposition qui entraîne alors un renouveau d’intérêt pour le mouvement automatiste dans le public québécois. En même temps, il expose chez Denyse Delrue des œuvres plus récentes auxquelles sont associées des peintures à la douille de 1957 et ses trois premières grandes peintures très épurées de 1959. [3]

Départ pour Paris en mai sur le paquebot l’Homéric. Barbeau projette d’y séjourner au moins quelques mois. Il passe quelques jours à Paris, à la Maison du Canada de la Cité universitaire, puis il s’installe dans une grande chambre au 10 rue Guérard, à Fontenay-aux-roses, chez le sculpteur Philippe Scrive et son épouse Françoise, des amis de Pauline Julien, sur la recommandation de cette dernière. [4]  Il y résidera pendant près d’un an. Il s’adapte difficilement à la société française. Cependant, le premier juin, il commande de grandes toiles et recommence à peindre. [5]  Il fréquente des confrères québécois, Jean-Paul Riopelle, Fernand Leduc et Marcelle Ferron, déjà installés depuis plusieurs années à Paris, Rita Letendre et Ulysse Comtois, qui, en route pour Spoleto, tentent comme lui de prolonger leur séjour en Europe.

À la fin juin, s’ouvre le Festival des Deux Mondes de Spoleto en Italie auquel Barbeau participe dans le cadre d’une exposition d’art canadien avec trois envois,NatashkouanOuvri Dalida Doni Dosa et Tomac. À la mi-juillet, il se rend en Italie en compagnie du peintre Fernand Leduc et de leur ami Michel Lortie, fils des collectionneurs, montréalais Gérard et Gisèle Lortie, qui possèdent déjà plusieurs de ses œuvres. [6] Charles Delloye, le conservateur de l’exposition, l’introduit à plusieurs personnalités de la scène artistique italienne dont le sculpteur Ettore Colla, le critique d’art Ceasare Vivaldi et la fille du peintre Severini, dont il visite la collection. [7]  Il y rencontre aussi des participants de différents pays dont les sculpteurs israéliens, Chamail Aber, un ami de Charles Delloye, et Kosso Eloul, qui deviendra le compagnon de la peintre canadienne Rita Letendre. Il assiste à divers spectacles dont celui de la troupe de danse Nikolaï New Theater of Motion, dont le merveilleux le séduit. De retour à Paris, il peint durant tout le mois d’août. Il fréquente Chamail Aber et ses confrères canadiens qui vivent à Paris.

Author : unknown
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À la mi-septembre sur la recommandation de Charles Delloye, Barbeau décide, de prolonger son séjour d’un an et demi ou deux ans. [8]  Au cours de l’automne, Barbeau se rend à l’atelier Hayter en vue de s’initier aux techniques de l’estampe, comme le prévoit son projet de séjour en France, présenté au Conseil des arts du Canada. Rapidement déçu par l’atelier et par une discipline qui ne correspond nullement à son approche intuitive de l’art, il abandonne son stage après quelques semaines, pour se consacrer à la peinture. Ses recherches évoluent rapidement d’une épuration minimaliste à une recherche rythmique, en continuité avec sa production picturale de 1959-60. Il s’intéresse au jeu des contrastes de couleurs pures et tente de provoquer l’hallucination par le biais d’illusions cinétiques, comme en témoigne une lettre aux Lortie, datée du 25 octobre. [9]  Il visite la Galerie Iris Clert et s’y découvre des affinités en raison de “son caractère dada”. Charles Delloye l’introduit à la marchande qui l’accepte parmi les artistes de sa galerie. [10]  Avec la marchande, il élabore un projet d’exposition solo pour l’année suivante.

À Montréal, il figure dans l’exposition Noir et blanc de la Galerie XII du Musée des beaux-arts de Montréal. [11]  En octobre, la Maison du Canada à la Cité universitaire lui achète Duègue-Altoc,un des tableaux exposés au Musée des beaux-arts de Montréal.[12]  Le tableau est accroché dans le Salon Wilson, utilisé comme salle de concert et de réception. Dans une lettre au Secrétariat de la province, Robert Élie, Délégué du Québec à Paris, recommande au Secrétariat du Québec l’acquisition d’une œuvre de Barbeau pour la collection de la Délégation du Québec à Paris. [13]  Cette dernière proposition demeure cependant lettre morte.

1963

Author :Inconnu   Date : 06/05/1962
Author :Inconnu
Date : 06/05/1962

En janvier, Barbeau participe à une première exposition de groupe à la Galerie Iris Clert.[23] Barbeau y rencontre quelques-uns des artistes qu’elle représente notamment, Lucio Fontana, Pol Bury, Leon Golub et Jean Tinguely.[24]

Barbeau poursuit en peinture les recherches sur la couleur et le rythme, amorcées l’automne précédent. Début mars, il se rend à Rome en compagnie de Charles Delloye et de Marcelle Ferron pour assister au vernissage de l’exposition Cinq peintres québécois, qui regroupe les membres du groupe des Automatistes à la Galerie Pogliani.[25] Cette exposition, présentée à la suite de démarches de Charles Delloye, se prolonge jusqu’en avril. À son retour, Barbeau connaît de sérieuses difficultés financières. En mars, il quitte Fontenay-aux-roses pour Paris, où il loge au City Hôtel, 29 Place Dauphine, dans l’Île de la Cité. Vers la fin mars, Barbeau visite l’exposition Vasarely  au Musée des arts décoratifs (Paris). [26] Cette visite confirme son nouvel intérêt pour l’illusion d’optique et cinétique. En avril, il participe au Salon d’avril : l’an 2104 à la Galerie Iris Clert.[27]

Author :Inconnu   Date : 10/10/1963
Author :Inconnu
Date : 10/10/1963

Barbeau retourne au Canada à la mi-avril pour le vernissage de son exposition avec Claude Tousignant à la Dorothy Cameron Gallery de Toronto, du 13 au 30 avril, et de son exposition solo à la Galerie Denyse Delrue, à Montréal du 29 avril au 12 mai.[28]Il passe l’été dans la région de Rimouski chez son ami le peintre Pierre-Paul Riou qui lui prête un petit chalet à Pointe au Père.[29] Fasciné par les recherches d’art cinétique de Vasarely, Barbeau intensifie ses propres explorations de l’univers cinétique. Il reprend les expériences de répétition de lignes parallèles ondulantes et de mouvements qu’il avait amorcées dans quelques-uns de ses dessins de 1957. Au cours de l’été, il peint douze tableaux de quarante figures et deux quadriptyques. Parallèlement, il réalise une nouvelle série de sept reliefs composés de clous plantés inégalement dans des panneaux de planches de bois vieilli. Il connaît à nouveau des difficultés financières, manquant même de matériel pour peindre.[30] Brisé par un échec amoureux et ne percevant aucune issue à ses problèmes financiers, Barbeau quitte le Bas-Saint-Laurent pour Montréal. Il interrompt pour quelques mois sa production artistique en proie à un état dépressif.

En septembre, Barbeau tient une exposition solo chez Dorothy Cameron. Au cours de l’automne 1963, plusieurs de ses œuvres figurent aussi dans une exposition d’artistes de la galerie dans laquelle Dorothy Cameron se plaît à confronter les artistes de Montréal et de Toronto.[31]

Malgré ses problèmes financiers, Barbeau retourne en Europe à la fin septembre. Il se rend d’abord à Lausanne, tentant vainement d’y retrouver la femme aimée. Puis, il revient à Paris, où il vit d’abord à l’Hôtel Henri IV, puis au City Hôtel dans l’Île de la Cité, à la recherche d’un logement susceptible de lui servir également d’atelier. Il s’installe en octobre à Paris, dans une grande chambre d’un appartement situé au 47 rue de Bougainvillier dans le 16earrondissement.[32]

En octobre à la suggestion de Charles Delloye, Gérard Lortie ainsi que Madeleine Gagnon achètent chacun un tableau de Barbeau, à la Galerie Iris Clert à l’occasion de leur passage à Paris. Ces achats de mécènes québécois confortent la galeriste dans son projet d’exposition et apportent une solution temporaire aux difficultés financières du peintre.[33] Barbeau se remet au travail dans la perspective de sa prochaine exposition solo à la Galerie Iris Clert. Il amorce alors une période de recherche et de production intensive, dont témoigne une lettre de Charles Delloye aux Lortie.[34]

Parallèlement à sa production artistique, Barbeau assiste comme auditeur libre à quelques cours à la Sorbonne. Sa curiosité s’étend à l’ethnologie, à la littérature et à la physique. Plus prosaïquement, il s’inscrit à des cours de perfectionnement en grammaire française, cours qu’il abandonne rapidement après avoir constaté qu’ils s’adressent à des non francophones.[35]

À Montréal, Denyse Delrue ferme sa galerie pour diriger la Galerie du Siècle, une nouvelle galerie, propriété du financier et mécène montréalais, Aubert Brillant. Le vernissage inaugural a lieu le 21 octobre. Une peinture de Barbeau est vendue lors du vernissage. Barbeau obtient de la Galerie du Siècle une garantie de revenu minimum en échange d’un contrat d’exclusivité pour le Canada.[36]

Début décembre, Barbeau déménage dans une très grande chambre, située en face de l’appartement précédent, au 50 de la rue de Bougainvillier.[37] Il y logera jusqu’à la fin de ce premier séjour en France. En quête de lumière et de soleil, il se rend pour Noël à Courchevel où il loge dans une auberge de jeunesse. Puis, il descend sur la Côte d’Azur pour les fêtes de fin d’année.[38]

1964

Author :Morain André pour Marcel Barbeau   Date : 18/03/1964
Author :Morain André pour Marcel Barbeau
Date : 18/03/1964

En janvier, il obtient le premier prix de la Cinquième Biennale canadienne de peinture. Le Dr Willem Sandberg, alors directeur du Stedelijck Museum d’Amsterdam, préside le jury. Samuel et Ayola Zack, les mécènes torontois qui financent ce prix, achètent le tableau primé et l’offrent au Stedelijck Museum. L’artiste torontois Moshel Teitelbaum, également lauréat de ce prix, consacre sa bourse à l’acquisition d’une peinture de Barbeau, ce dont ce dernier ne sera informé que quelque quarante ans plus tard.[39] Les deux mille dollars du prix, auxquels s’ajoutent les quelque trois cent cinquante dollars de l’achat de son confrère torontois, assurent à Barbeau la sécurité financière nécessaire à la préparation de son exposition chez Iris Clert. Aussitôt, il amorce une nouvelle production de trente-six tableaux.[40]

Du 18 mars au 15 avril, Iris Clert présente sous le titre L’an 3000 : le règne de la IVe dimension une exposition solo des peintures de Barbeau de 1961 à 1963. L’artiste italien Lucio Fontana et le critique d’art Charles Delloye signent chacun un bref texte d’introduction à l’exposition dans Iris-Time, bulletin d’information publié par la galerie.[41] Le Stedelijck Museum d’Amsterdam acquiert un second tableau, une des œuvres de l’exposition. Les revues d’art, Vie des arts (Montréal) et Art et Architecture (Paris) publient chacune sous la signature de Charles Delloye deux longs articles sur son œuvre.[42] Barbeau expose à la Galerie Denyse Delrue, du 31 mars au 12 avril.[43] Sa visite de l’expositionNouvelles tendances au Musée des arts décoratifs confirme l’intérêt de Barbeau pour les recherches sur les images virtuelles et sur le cinétisme.[44]

Comme ses expositions génèrent peu de ventes, Barbeau continu à essuyer des ennuis financiers. Ne pouvant prolonger son séjour en France dans des conditions aussi précaires, Barbeau décide de rentrer en Amérique. En mai, prévoyant son départ prochain, il traverse la France en moto en compagnie d’une amie de Rimouski. Il visite Marcelle Ferron à Cagnes, puis il se rend en Espagne.[45] Le 3 juin, Barbeau s’embarque sur le paquebot l’Arcadia vers Montréal, avec le projet de s’établir à New York à l’automne.[46]

Author : Unknowed   Date : 01/10/1963
Author : Unknowed
Date : 01/10/1963

Du 11 au 23 juin, Barbeau participe à la Biennale flottante à bord de la Bella Laura ancrée à Salute (Venise). [47] Cette manifestation, organisée par Iris Clert en marge de la Biennale, regroupe vingt artistes de la galerie. Une œuvre de chaque participant est acquise par l’armateur grec, propriétaire du bateau.

Barbeau passe l’été au Bic, dans la région du Bas du Fleuve. Il loge et peint dans deux petits chalets appartenant à son ami Pierre-Paul Riou, qui accepte à nouveau des tableaux en paiement du loyer. Il y poursuit ses recherches cinétiques et y peint quelques petits tableaux et quelques-uns de grands formats, dont un tableau intitulé, Bic.[48]

Barbeau quitte le Québec pour New York le 30 août. Il s’installe d’abord au 250 West de la 88 th Street. Puis, il loue comme atelier, un « loft », situé au numéro 7E du 416, Broadway, à l’intersection de Canal Street et de Broadway.[49] Il y poursuit, avec plus de maîtrise et de rigueur, les recherches d’art cinétique, amorcées à Paris. Il fréquente le sculpteur canadien Robert Murray. Par son intermédiaire et par celle de son ami Charles Delloye, il fait la connaissance de Barnett Newman avec lequel il développe des relations amicales et qui visite son atelier. Il visite l’exposition de Pol Bury chez Lefebvre et celle de Murray Louis, chez Emmerich. Il s’attarde à l’exposition Bonnard au MOMA.[50]

Il visite la Camino Gallery. Il y fait la connaissance de Margot Sylvestre, une compatriote qui dirige cette galerie d’art coopérative. Elle l’introduit à son ami, Bruno Palmer-Poroner, critique d’art au Village Voice et directeur d’une nouvelle galerie, la East Hampton Gallery.[51] Ce dernier s’intéresse au travail de Barbeau et accepte de le représenter. Barbeau participe à l’exposition Color Dynamism, Then and Now à la Galerie East Hampton du 22 décembre au 9 janvier. Parmi les exposants figurent Hannes Beckman, Richard Anuszkiewicz, Ben Cunningham et le peintre canadien, Guido Molinari.[52]

1965

Author :Inconnu   Date : 06/03/1965
Author :Inconnu
Date : 06/03/1965

En janvier, la Galerie East Hampton expose en solo les premières peintures optiques de Barbeau. Cette galerie le représentera jusqu’à sa fermeture en 1970. L’exposition reçoit des commentaires positifs dans Art News et dans Art Magazine. Alfred Barr, directeur du MOMA visite l’exposition et l’apprécie.Rétine Hilarante est acquise par le New Brunswick Museum, RRRRRR, par Rose Art Museum de Brandeis University et Park Avenue, par Walter Chrysler Museum.[53]

À Montréal, le comité féminin du Musée des beaux-arts inclut une petite peinture de Barbeau, Le Vicaire, dans sa Huitième exposition annuelle et vente d’œuvres canadiennes. L’exposition a lieu au musée du 13 au 21 janvier.[54] C’est la première et la seule participation de Barbeau à cet évènement.

Au cours de l’hiver, il rencontre Selma Brody, une sculptrice et poétesse anglo-canadienne avec laquelle il se lie d’amitié.[55] Il fait également la connaissance de la photographe américaine Jacqueline Paul, qui enseigne à l’Université de New York. Elle réalisera quelques portraits de l’artiste avec son tableau Goldfinger.[56]

À la Galerie East Hampton, il fait la connaissance d’Yvonne Thomas, une artiste franco-américaine qui a connu Borduas dans les années cinquante. Il noue avec elle des relations amicales qui se prolongeront jusqu’à la fin des années quatre-vingt.[57] Amie de Clement Greenberg, de Willem et Elaine de Kooning et de nombreux artistes, critiques et amateurs d’art new-yorkais, Yvonne Thomas guide Barbeau sur la scène artistique new-yorkaise.

Barbeau poursuit aussi sa carrière au Canada. Du 4 au 20 février, il expose en duo avec Jacques Hurtubise à la Galerie Jerrold Morris (Toronto). Cette exposition est organisée par la Galerie du Siècle.[58]

Author :Hirsh, David   Date : 15/07/1965
Author :Hirsh, David
Date : 15/07/1965

À la suite de son exposition à la East Hampton Gallery, il s’associe au mouvement « op art » new-yorkais et il figure dans plusieurs expositions du mouvement d’art cinétique à travers les États-Unis[59], notammentThe Deceived Eye, Fort Worth Art Centre, Fort Worth Texas; OP from Montreal, Robert Hull Flemming Museum, Vermont University, Burlington Penthouse Show, Museum of Modern Art, New York; Op Art, Foley’s Gallery, Houston, Texas; Purity and Vision, Southampton College, New York; Spring Show, Walter Chrysler Museum, Princeton, Mass.; The National Arts and Antic Show au Madison Square Garden de New York; 1+1=3: Retinal Perception, University Texas, Austin, avril; Op Art, Riverside Museum, New York; August Op Festival, à la East Hampton Gallery, à Long Island. Il rédige parfois pour le catalogue de courts témoignages sur son approche du cinétisme. Il lui arrive aussi de participer à des tables rondes ou de présenter des exposés sur sa démarche à l’occasion de ces expositions. Ses œuvres sont fréquemment reproduites dans les catalogues et sur les cartons d’invitation de ces expositions.

Guest artists at Fairleigh-Dickenson University Art Op Seminar-1965. Fro left to right: Luis Carmintzer (Germany), Hans Breder (Germany), Arnold Schmidt (USA), Cornelius Rijk Van Ravens (Nederland), Tosun Bayrak (Turky), Jean-Pierre Yvaral (France), Marcel Barbeau (Canada), Francis Celentino (USA). Frederico Garcia Rossi (Argentine) et Wojciech Fangor (Pologne) are missing on this photograph.
Guest artists at Fairleigh-Dickenson University Art Op Seminar-1965. Fro left to right: Luis Carmintzer (Germany), Hans Breder (Germany), Arnold Schmidt (USA), Cornelius Rijk Van Ravens (Nederland), Tosun Bayrak (Turky), Jean-Pierre Yvaral (France), Marcel Barbeau (Canada), Francis Celentino (USA). Frederico Garcia Rossi (Argentine) et Wojciech Fangor (Pologne) are missing on this photograph.

Au cours du printemps, Barbeau rencontre à New York Golub et Tinguely, qui, comme lui, sont représentés par Iris Clert à Paris.[60] À Paris, il participe avec des œuvres de sa production new-yorkaise au Micro Salonet à l’exposition Les néo-individualistes  de la Galerie Iris Clert[61] À Montréal, Mion-Mion, une peinture cinétique du début de sa production new-yorkaise, est exposée au Salon du printemps du Musée des beaux-arts de Montréal.[62] En mars, il participe à l’exposition Young Canadian Painters au centre culturel O’Keefe de Toronto et à l’exposition Op Art au Hart House de l’University of Toronto. Barbeau participe aussi à la Biennale canadienne de peinture au Musée des beaux-arts du Canada. Le Musée des beaux-arts du Canada achète une de ses peintures cinétiques, Bas du fleuve.[63] Il entre aussi dans la collection d’un collectionneur new-yorkais, Richard Brown Baker. The University of Massachusetts à Amherst acquiert une de ses peintures cinétiques.[64]

Pendant l’été, Barbeau participe au Séminaire international d’art de l’université Fairleigh-Dickenson dans le New Jersey où il réalise seize peintures de grand format. Il se lie d’amitié avec d’autres artistes participants au séminaire, Jean-Pierre Yvaral et Horacio Garcia-Rossi, membres du G.R.A.V. (Groupe de recherche en arts visuels) de Paris, l’américain Francis Celentino et avec le peintre polonais Voy (Wosheck) Fangor.[65] Il y rencontre également une artiste amateur, Mary Pier qui sera sa compagne jusqu’en août 1968. Sa prédilection pour une palette dominée par les couleurs primaires et secondaires et par le jeu des complémentaires se confirme. À la suite de ce séminaire, il participe à de nombreuses expositions : A Group Exhibit of International Artist ; Optical Art Symposium, Art Gallery, Fairleigh-Dickenson University, Florham-Madison, New Jersey, du 31 juillet au 31 août; International Artists’Seminar, Empire State Building; Selection of Optical Art from the International Artists’Seminar at Fairleigh-Dickenson University, Art Gallery, Douglas College at Rutgers, the State University, New Brunswick, New Jersey (novembre et décembre). Le directeur du Musée d’Oberlin, dans l’Ohio, remarque ses œuvres et les sélectionne pour l’exposition Op Art, une exposition itinérante, présentée dans plusieurs musées et galeries universitaires de l’Ouest et du Centre Ouest américains.

Author :Hammind, Hella   Date : 15/07/1965
Author :Hammind, Hella
Date : 15/07/1965

À Montréal, du 15 juillet au 15 août, le Musée des beaux-arts expose une de ses œuvres dans le cadre de l’exposition Two Views of Canadian Artists : Their Works and Gaby’s Photographs.[66] Parallèlement, aux œuvres des artistes québécois de la collection de ce fameux photographe, le musée expose des portraits de ces artistes réalisés par ce dernier.

À la fin septembre, Barbeau s’installe dans un atelier d’artiste avec verrière zénithale, situé au 41 de la place Union Square.[67] Avec Mary Pier, il emménage dans l’appartement 21, du 60 de Riverside Drive. Du 18 au 31 octobre, il expose à la Galerie du Siècle à Montréal. Du 9 au 27 novembre, il tient une seconde exposition solo à la East Hampton Gallery à New York. En novembre, le tableau Rétine RRRRRRR! est acheté par un collectionneur new-yorkais qui l’offre au Rose Art Museum de l’University Brandeis.[68] En décembre, cette peinture est incluse dans l’exposition Selection from the Permanent Collection, Rose Art Museum, Brandeis University, Waltham, Massachusetts.

1966

Author :Paul, Jacqueline   Date : 01/01/1965
Author :Paul, Jacqueline
Date : 01/01/1965

L’effet de moiré de ses peintures cinétiques devient plus complexe, un jeu de plans croisés se superposant au mouvement linéaire. Le 23 février, il obtient du gouvernement du Québec une bourse de travail libre de 4 000 $ (18 234,608 FF [1966] soit 18 975.115 €) pour poursuivre cette recherche.[69] En mars, il doit faire face à une menace d’expulsion du ministère américain de l’Immigration qui lui reproche d’avoir vendu des tableaux, de vivre maritalement avec Mary Pier et de fréquenter Jacqueline Paul, « une Noire proche des mouvements gauchistes afro-américains ». [70] Après quelques mois, il obtient toutefois, une carte de résident permanent américain. Ces difficultés et une chute en mai, qui provoque la fracture de son poignet droit, interrompent temporairement sa production. L’accident ne lui laissera aucune séquelle. Il doit cependant engager une assistante qui, durant tout le mois de juin, l’aide à préparer son exposition à la Galerie East Hampton. L’exposition a lieu tel que prévu du 2 au 8 juillet à la succursale de la Galerie East Hampton, situé au 52 de Main Street à East Hampton, Long Island. [71] Du 15 mai au 3 septembre, Rose art Museum de Bandeis University à Waltham au Massachusetts expose à nouveau Rétine RRRRRRR,  dans le cadre d’une exposition d’œuvres de sa collection. Du 19 mai au 3 juin, la peinture LeChevalier et la Rose est exposée à la Galerie de l’Étable du Musée des beaux-arts de Montréal dans le cadre de l’exposition Artistes de Montréal.[72]

Au cours de l’été, Barbeau visite fréquemment Long Island et il séjourne dans la propriété de Mary Pier à Short Hill, au New Jersey. Puis il voyage avec elle en Gaspésie.[73]

Ses peintures s’épurent à nouveau dans sa nouvelle série de peintures color field, hard edge (champs colorés strictement délimités). Délaissant la ligne pour le plan, Barbeau ne retient du mouvement optique que la tension créée par le jeu des plans de couleurs contrastantes, généralement des complémentaires. Il réintroduit dans cette série, les nuances claires et les nuances sombres, qu’il avait complètement éliminées de sa palette depuis le milieu des années cinquante.

Au cours de cette année, Barbeau participe à plusieurs expositions à travers les Etats-Unis.[74] Color Motion, Fine Art Foundation of Connecticut, Hartford, Connecticut (février-mars);Optic 66, Argus Gallery, Madison, New Jersey, 1966;Emphasis Optic, University of Massachusetts, Amherst, New Jersey; An exhibition of Retinal and Perceptual Art, University Art Museum, University of Texas, Austin, Texas; Whence Op, Heckscher Museum Huntington, New York; International Exhibition, International Hilton Hotel, Cambridge, New Jersey. Ses œuvres figurent également dans plusieurs expositions au Canada : The Selective Eye, Art Gallery of Ontario, Toronto; Vingt ans d’art affranchi, Musée du Québec, Québec; Montréal collectionne  :Dernière décennie, Musée des beaux-arts de Montréal du 1 au 18 décembre. Sélectionné par Robert Ayre, critique d’art au Montréal Star, il participe à l’exposition Canadian Critic’s Choice Visual Arts 66, exposition au Centre Fairview de Pointe-Claire à l’occasion de l’ouverture de ce centre commercial.[75] En octobre, W. Seitz, directeur du Rose Art Museum, l’informe dans une lettre queRRRRRRR est inclus à nouveau dans une exposition des œuvres de la collection.[76]

1967

 Author :Richmond Jones   Date : 15/04/1968
Author :Richmond Jones
Date : 15/04/1968

Barbeau se rend à Montréal pour le vernissage de son exposition à la Galerie du Siècle le 6 février. Il y expose ses derniers tableaux optiques qui n’ont pas encore été présentés au public montréalais. Il participe également à l’exposition du concours artistique du Québec au Musée du Québec.[77] En mai, une de ses œuvres, Régate, illustre le carton de l’exposition Optical Illusion and Color Motion, Albright College Library and Art Gallery, Reading, Pennsylvanie ; une autre, illustre l’affiche de l’exposition d’œuvres d’art du Pavillon canadien à l’exposition universelle de Montréal, Terre des hommes. Ses œuvres sont de toutes les expositions organisées dans le cadre des fêtes du centenaire de la Confédération canadienne et de l’exposition universelle Terre des hommes : Centennial Exhibition : Quebec and Ontario Painters, exposition itinérante organisée par l’Ontario Art Council; Panorama de la peinture canadienne de 1940 à 1966, Musée d’art contemporain de Montréal, Montréal (été); Canadian Art, Pavillon Canadien, Expo 67, Terre des Hommes, Montréal, été 1967;Quebec-Ontario Centennial Exhibition; exposition itinérante organisée par Kitchener-Waterloo Art Gallery et présentée dans plusieurs musées ontariens. Il participe également à l’expositionNine Canadians, organisée par le Contemporary Art Institute de Boston. Il se rend à Boston pour le vernissage. À Montréal le 7 novembre, l’exposition rétrospective, Espace Dynamique 1956–1967, s’ouvre à la Galerie du Siècle. Elle regroupe des peintures cinétiques de 1965 et 1966 de Barbeau et des peintures de différentes périodes de Goguen, Molinari, Perciballi et Tousignant.

Au cours de l’hiver, Barbeau entreprend la série des Shape canvas, des tableaux de format hors norme aux contours irréguliers. Il y tente une synthèse entre la peinture et la sculpture, qu’il a abandonnée depuis 1957. Malgré une simplification formelle, qui le rapproche des minimalistes, le mouvement virtuel et l’illusion cinétique demeurent des composantes essentielles de sa recherche.

En juillet, il obtient une bourse de voyage du Conseil des arts du Canada pour participer au séminaire de peintures d’Emma Lake en Saskatchewan. Il y réalise deux Shape canvas de très grand format, œuvres dont la coloration sera modifiée en 1969. Il y fait la connaissance de Franck Stella et de sa compagne, l’historienne de l’art Barbara Rose, qui sont les invités du séminaire[78]. Il y rencontre également le peintre torontois Jerry Sandenberger, avec lequel il se lie d’amitié.[79] En novembre, Barbeau expose pour la dernière fois à l’East Hampton Gallery.

1968

Jerry Sandenberger introduit Barbeau auprès de son marchand torontois Carmen Lamanna et suggére à ce dernier de le représenter.[80] À la suite de cette intervention en sa faveur, Barbeau se rend à Toronto. Il amorce une nouvelle relation d’affaires avec la galerie d’avant-garde torontoise. Carmen Lamanna le représentera jusqu’en 1973. [81]

À titre d’ancien boursier, Barbeau est invité à participer au jury du concours annuel du Conseil des arts au printemps 1968. À cette occasion, il parcourt le Canada. Il rencontre ainsi plusieurs confrères et universitaires anglo-canadiens ainsi que les responsables de la plupart des institutions culturelles canadiennes.[82]

À la mi-avril, Barbeau se rend à Montréal pour son exposition annuelle à la Galerie du Siècle. Plusieurs collections publiques canadiennes acquièrent ses œuvres récentes notamment, le nouveau Musée d’art contemporain de Montréal, l’Art Gallery of Ontario et le Conseil des arts du Canada.[83] Il participe à de nombreuses expositions de groupe : Seven Canadian, présentée à l’Hayden Gallery du Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Massachusetts et à la Washington Gallery of Modern Art, à Washington, D. C.; Four Quebec artists, du French Festivalde Darmouth, présentée au Southern Massachussetts Technological Institute; Canada 101, Edinburgh International Festival; Canada Council Collection, une exposition itinérante pancanadienne, organisée par le Musée des beaux-arts du Canada.

À l’annonce de la fermeture imminente de la Galerie du Siècle, qui soutenait sa carrière depuis 1964, Barbeau doit trouver une nouvelle source de financement et un nouveau lieu de diffusion. À la recherche d’un poste de professeur, il propose sa candidature à des écoles d’art, des universités et des collèges canadiens, demandes qui sont toutes refusées.[84] À la suggestion de Francis Celentino, la direction du School of Art de l’université de Washington l’invite à présenter une demande d’emploi à titre devisiting artist et le convoque à Seattle pour une entrevue au printemps 1968. Il s’y rend en juin, mais la direction, plutôt conservatrice, préfère engager un peintre figuratif. Entre 1967 et 1978, il tentera en vain d’obtenir un poste de professeur ou d’artiste résident, approchant différentes institutions d’enseignement au Canada et aux États-Unis.

À la mi-août, Barbeau se rend au Québec pour participer à un Séminaire sur l’art et la technologie, organisé par la Société des artistes professionnels du Québec. La rencontre a lieu au domaine de l’Estérel à Sainte-Adèle.[85] À la recherche d’un marchand de tableaux, il signe un contrat d’exclusivité avec la Nouvelle Galerie de Denyse Delrue, qui lui assure un revenu minimum. Son ouverture est prévue pour septembre.[86] Dans le cadre d’une entrevue, il rencontre Ninon Gauthier, une étudiante en sociologie qui deviendra sa compagne. À son retour à New York à la mi-août, il quitte Mary Pier et abandonne son atelier du 41 Union Square.

Author :Kèro   Date : 08/01/1968
Author :Kèro
Date : 08/01/1968

Il retourne à Montréal au début septembre. Il y retrouve Ninon Gauthier et s’installe avec elle dans un grand atelier situé au 204, rue du Saint-Sacrement, où il occupait déjà un petit local pour l’entreposage de ses tableaux. En vue de son exposition à la Galerie Carmen Lamanna, prévue pour la mi-octobre, Barbeau complète une série de tableaux minimalistes modulaires adoptant la forme de la lettre L. Ces peintures s’inscrivent en continuité avec la suite des Shape canvasen noir et blanc du début de 1968. Tous ces L shapes ou Elles shapes sont peints uniformément en gris anthracite. L’épaisseur souligne la volumétrie de ces derniers shapes canvas, ce qui leur confère un aspect sculptural. Parallèlement aux L shapes, Barbeau réalise quelques tableaux carrés de petit format, dans lesquels il reprend en couleurs vives complémentaires, rouge et vert, violet et jaune, la figure de la lettre L.

La réalisation des L shapes incite Barbeau à renouer avec la sculpture. Il amorce alors une réflexion sur des projets de sculptures modulaires démontables. À la recherche d’un matériau qui allie souplesse d’utilisation, légèreté, économie et permanence, Barbeau fréquente le département de la plomberie des commerces de matériaux de construction. Il est fasciné par les tubes de chlorure de polyvinyle et se propose de les utiliser pour ses prochaines sculptures. Il prépare quelques croquis à cette fin.

Fin septembre, Barbeau participe à l’exposition d’ouverture de la Nouvelle Galerie Denyse Delrue. En octobre, Barbeau se rend à Toronto pour assister au vernissage de son exposition à la Galerie Carmen Lamanna. L’exposition Barbeau à la Carmen Lamanna Gallery obtient un succès d’estime, mais ne génère aucune vente.[87]Il rencontre des confrères ontariens dans les galeries et au bar The Palette, boîte de jazz où se rencontrent les peintres torontois. Au cours d’une visite de galerie, il fait la connaissance de Louise Nivelson au vernissage de l’exposition de cette dernière à la Galerie Dunkenman.

Le 7 novembre, le Dr Eckart, directeur de la Winnipeg Art Gallery lui propose la tenue d’une rétrospective de son œuvre pour le début de l’année 1969. [88] En compagnie de la conservatrice du musée, ce dernier visite en décembre le nouvel atelier de l’artiste à Montréal en vue de la préparation de cette exposition. Bernard Tesseydre, rencontré à l’occasion d’un séjour de ce dernier à Montréal, rédige la préface du catalogue.

1969

Author :Inconnu   Date : 01/10/1968
Author :Inconnu
Date : 01/10/1968

En janvier, Barbeau se rend à Winnipeg pour le vernissage de sa rétrospective. Le Musée d’art contemporain de Montréal reprend l’exposition en mars. Parallèlement à la présentation de sa rétrospective au Musée d’art contemporain, la Nouvelle Galerie Denyse Delrue expose sesL Shapes.[89] La rétrospective Barbeau se prolonge en juin à la galerie d’art de Scarborough College, dans la région de Toronto, à la suite à de démarches de Carmen Lamanna.[90]Au cours de l’été, Barbeau participe à Summer Art Exhibition, une exposition de groupe de Scarborough College, organisée par la Galerie Carmen Lamanna.[91] Il participe également à deux expositions de groupe :Form and Color, une exposition itinérante organisée par le Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa)[92] et, à Montréal, en juillet, à l’exposition Deux cents ans de peinture québécoise, présentée au Douglas Hall de l’université McGill.[93]

En septembre, il obtient une subvention du Conseil des arts du Canada qui lui permet de réaliser une suite de neuf sérigraphies et l’album de huit sérigraphies minimalistes, En marge.[94] En vue de sa participation à l’exposition Grand format au Musée d’art contemporain de Montréal, il reprend, en modifiant la couleur et le dessin, deux peintures réalisées à Emma Lake au cours de l’été 1968, Prum Prum Foula.

L’organisation et la présentation de sa rétrospective amènent Barbeau à s’interroger sur son évolution et sur son orientation. Le doute provoqué par la vision simultanée de son œuvre passée, les reproches de son ami le poète Claude Gauvreau, qui l’accuse d’avoir trahi la pensée automatiste par ses recherches formalistes et qui le défie de retrouver le souffle de sa série détruite au milieu des années quarante, le conduisent à un retour passager à la gestualité. Par défi, Barbeau produit alors une série de six peinturesall over à la spatule.

Notes

Ce document est tiré de la thèse de doctorat de Ninon Gauthier, « Échos et métamorphoses dans l’œuvre de Marcel Barbeau Catalogue des peintures (1945 – 1971) et catalogue des sculptures (1945 – 2000), préparée sous la direction du Professeur Serge Lemoine et soutenue à l’Université Paris IV – Sorbonne le 9 mars 2004. [0] : Cf. note et entrevues avec Denyse Delrue (mars 1988 et décembre 1994). [1] Cf. note 132. [2] Conversation entre Guy Viau et Marcel Barbeau en avril 1971 à l’occasion du montage de l’exposition de ce dernier au Centre Culturel Canadien à Paris, que dirigeait alors Guy Viau. [3] VIAU, Guy, « Marcel Barbeau ou le hasard conjuré », Cité libre, vol. XII, Montréal, octobre 1961, p. 28-31. et VIAU, Guy, « Marcel Barbeau », The Canadian Architect, vol 6, no 10, Toronto, octobre 1961, p. 71, 72 et 73 ; o. rep. On trouve dans le Fonds d’archives Guy Viau, des Archives du Québec, un dossier sur la rédaction et la publication de cet article avec différentes versions. cote P 171/2 2B03 – 4202A : correspondance avec larevue The Canadian Architect à propos de cet article. [4] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des Archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/5, Galerie Denyse Delrue. [5] Cf. notes 4 et 132. [6] Conversations entre Charles Delloye et Marcel Barbeau avril 1971 et 1991, à l’occasion de leurs retrouvailles. [7] Cf. notes 4, 132 et 138. [8] Cf. note 138. [9] À cause de la fragilité de la toile, ce tableau sera rejeté par les responsables du service de restauration et de conservation du Musée et il ne sera pas exposé. Inscription derrière la toile et entretien avec Charles Delloye, à l’occasion d’une séance de photographie des tableaux de sa collection, hiver 1994. [10] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2A/6, Conseil des arts du Canada. [11] Archives du Musée des beaux-arts de Montréal, dossiers des expositions et dossiers Marcel Barbeau. Cf. notes 4, 131 et 135. [12] Cf. notes 132 et 136. [13] Cf. note 4. Fonds d’archives Gérard et Gisèle Lortie, MACM, correspondance avec Marcel Barbeau. Dans un entretien téléphonique en septembre 2002, Philippe Scrives a précisé les dates et la durée de ce séjour. [14] Fonds d’archives Gérard et Gisèle Lortie, correspondance de Marcel Barbeau et correspondance de l’artiste avec Michèle Côté-Lortie, fonds d’archives personnelles de Michèle Côté-Lortie et Fonds Marcel Barbeau, UQÀM, dossier 110P1a/11. [15] Le récit du voyage en Italie s’appuie sur des témoignages de Marcel Barbeau, de Fernand Leduc (1991), de Charles Delloye (1991) et de Michel Lortie (1969) ainsi que sur la correspondance entre Gérard et Gisèle Lortie et Charles Delloye du Fonds d’archives Gérard et Gisèle du MACM ainsi que sur les documents du Fonds d’archives personnelles de Charles Delloye. [16] Cf. note 145; Archives personnelles de Charles Delloye; témoignage de Marcel Barbeau et de Charles Delloye (1991). [17] Cf. note 145 et témoignage de Marcel Barbeau et de Charles Delloye (1991) [18] Cf. note 145. Fonds d’archives Gérard et Gisèle Lortie du MACM, dossier Marcel Barbeau. [19] Cf. note 148 et conversation entre l’artiste et avec Charles en avril 1971 à l’occasion de leurs retrouvailles. [20] Cf. ARCHIVES DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE MONTRÉAL, DOSSIERS DES EXPOSITIONS. [21] Cf. note 145, dossier Charles Delloye et Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM. Dossier 110P2a/4. [22] Cf. note 150. [23] Iris Time, No 5, Galerie Iris Clert, Paris, 1er avril 1963. Fonds Iris Clert, Centre de documentation, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris et Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Montréal 110P2a/14, 110P8b/8b/ et 110P8b/8b/7. Selon l’artiste et selon un article publié dans un journal montréalais de l’époque, Barbeau aurait aussi participé à une exposition d’artistes de la Galerie Iris Clert à Gand, en Belgique, en mai 1964. Cependant, il a été impossible de retrouver la confirmation de la tenue de cette exposition et des détails sur le lieu et la date de cette exposition dans le Fonds d’archives Iris Clert du Centre de documentation du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou à Paris. Le fait que d’autres projets, largement médiatisés par la galerie d’art d’avant-garde parisienne, aient avorté, laisse supposer qu’il a pu en être de même pour ce projet d’exposition au sujet duquel l’artiste n’avait été que vaguement informé. [24] Cf. note 4 et 155. [25] Cf. note 145, dossier Marcel Barbeau et archives personnelles de Charles Delloye. [26] Nombreuses conversations avec Marcel Barbeau. [27] Cf. 157. [28] Cf. note 147, dossier Marcel Barbeau. [29] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des Archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/5, Galerie Denyse Delrue. [30] Cf. note 147, dossier de Marcel Barbeau, août 1963. [31] Dossier Dorothy Cameron et Dossier Marcel Barbeau, Taylor Research Library and Archives, Art Gallery of Ontario. [32] Cf. note 4 et note 147, dossier Marcel Barbeau. [33] Cf. note 147, dossier Charles Delloye et dossier Marcel Barbeau, lettre de Marcel Barbeau du 5/12/1963. Aussi, archives personnelles de Charles Delloye, correspondance avec Gérard et Gisèle Lortie. [34] Cf. note 147, dossier Charles Delloye et dossier Marcel Barbeau, lettre de Marcel Barbeau du 5/12/1963).Aussi, archives personnelles de Charles Delloye, correspondance avec Gérard et Gisèle Lortie. [35] Correspondance avec Michèle Côté-Lortie, Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Montréal. (Dossier 110P1a/11) et archives personnelles de Michèle Côté-Lortie, lettres de Marcel Barbeau. [36] Cf. note 4 et entrevue avec Denyse Delrue (avril 1988 et décembre 1994. [37] Cf. note 147, dossier Charles Delloye. [38] Cf. note 4 et 147, dossier Marcel Barbeau. [39] Témoignage de Matthew Teitelbaum, fils de Moshel Teitelbaum, lors d’une rencontre à l’Art Gallery of Ontario le 24 mai 2002. [40] Cf. note 147, dossier Marcel Barbeau. [41] Iris Time, Paris, 18 mars 1964; Fonds Iris Clert, Centre de documentation, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris, dossier Marcel Barbeau; Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/14, Galerie Iris Clert). [42] DELLOYE, Charles, « Entretien avec Marcel Barbeau », Vie des arts, Montréal, no 35, été 1964, pages 44 à 50; DELLOYE, Charles, DELLOYE, Charles, « Une peinture du déracinement : Marcel Barbeau », Aujourd’hui Art et Architecture, no 45, Paris, avril 1964, pp. 36 et 37; o. rep [43] Fonds d’archives Marcel Barbeau, UQÀM, dossier Galerie du Siècle, 110Pa/11. [44] Cf. note 4. [45] Cf. Archives photographiques de Marcel Barbeau, portrait de Marcel Barbeau avec Marcelle Ferron et sa fille Babou à Cagnes. [46] Cf. note 147, dossier Marcel Barbeau, lettre de mai 1964. [47] Fonds Iris Clert, Centre de documentation, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris et dossier des expositions et Fonds Marcel Barbeau, UQÀM (dossier 110P2a/14, Galerie Iris Clert). [48] Cf. note 147, dossier Marcel Barbeau, Lettre de juillet 1964. [49] Cf. note 147, dossier Marcel Barbeau, Lettre de septembre 1964. [50] Fonds Iris Clert, Centre de documentation, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris, dossier Correspondance, Marcel Barbeau. [51] Cf. note 4 et entretiens avec Margot Sylvestre et Bruno Palmer-Poroner, octobre 1984. [52] Cf. Fonds Marcel Barbeau, UQÀM, dossier 110P2a/10, East Hampton Gallery; fonds d’archives personnelles de Marcel Barbeau, Dossier de presse. [53] Archives des collections du Rose Art Museum et du Walter Chrysler Museum. [54] Archives du MBAM, dossiers des expositions et ventes du comité féminin du musée (1964). [55] Cf. note 4 et entretien avec Selma Brody, juin 1969. [56] Cf. note 4 et note 104; trois photographies, sous portrait d’atelier. [57] Cf. note 4 et entretien avec Yvonne Thomas, avril 1969. [58] Cf. note 4 et Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier Galerie du Siècle dossiers 110P2a/11 et 110P2a/8. [59] Cf. Fonds Marcel Barbeau, UQÀM, dossier 110P2a/10, East Hampton Gallery. [60] Lettre de Barbeau à Iris Clert, 23 juin 1965, Fonds Iris Clert, Centre de documentation, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris. [61] Fonds Iris Clert, Centre de documentation, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris, dossier Marcel Barbeau, et Fonds Marcel Barbeau, UQÀM, dossier Iris Clert. [62] Cf. note 8. Archives MBAM, dossiers des expositions. [63] Fonds d’archives Marcel Barbeau, UQÀM, dossier Galerie du Siècle, et Archives des collections du MBAC, Ottawa. [64] Cf. Fonds Marcel Barbeau, UQÀM, dossier 110P2a/10, East Hampton Gallery. [65] Cf. note 4 et entretien avec W. Fengor (avril 1971), J.-P. Yvaral (septembre 1971) et H. Garcia-Rossi (mai 1994). [66] Archives MBAM, dossiers des expositions. [67] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/12, Gisèle et Gérard Lortie, septembre 1965. [68] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/18, Rose Art Museum, Brandeis University. [69] Cf. note 4 et Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/20. [70] Cf. note 4 et Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P1b/5. Émigration aux États-Unis. [71] Cf. note 4 et 200. [72] Archives MBAM, dossiers des expositions. [73] Cf. note 4. [74] Les informations sur ces expositions sont référencées dans les catalogues de ces expositions, dans le dossier de presse et dans la bibliothèque personnelle de l’artiste ou dans la correspondance. Reliée à ces expositions, conservées dans le Fonds Marcel Barbeau de l’UQÀM. [75] Cf. PAKOWSKI, Sandra, Robert Ayre : the critic and the collection, Concordia Art Gallery, Concordia University, Montréal, 1992. 59 p. [76] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/18, Rose Art Museum, Brandeis University.208) et dossier Galerie du Siècle, 110Pa/11. [77] Archives des expositions, Musée du Québec et Fonds d’archives Marcel Barbeau, UQÀM, dossier Galerie du Siècle, 110Pa/11. [78] Cf. note 4 et conversation avec Barbara Rose, 7 décembre 2001. [79] Conversation entre Jerry Sandberger et Marcel Barbeau (juin 1969). [80] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, correspondance personnelle, Jerry Sandberger. [81] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Galerie Carmen Lamanna, Dossier 110P2a/22. [82] Cf. note 4; conversation entre Marcel Barbeau et Rodrigue Millette, juin 1973. [83] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossiers 110P2a/24, 110P2a/19, 110P2a/12. [84] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossiers 110P/25, 110pa/28. 110P2a/50. [85] Fonds d’archives photographiques de l’artiste, une photographie de groupe et un portrait de l’artiste, réalisés par la photographe Karo dans le cadre de cet évènement. [86] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/5, Galerie Denyse Delrue, et entretien avec Denyse Delrue, mars 1988 et janvier 1995. [87] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Galerie Carmen Lamanna, Dossier 110P2a/22. [88] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier The Winnipeg Art Gallery, dossier 110P2a/27 et catalogue de l’exposition. Aussi dossier de presse, coupures de presse relatives à la présentation de cette exposition à Winnipeg. [89] THÉRIAULT, Normand, « Avec Barbeau les périodes ne comptent plus », La Presse, Montréal, 22 mars 1969, p. 32; ill.; BALLANTYNE, Michael, “Barbeau, Molinari exhibitions’/More here than meets the eye”, The Montreal Star, Montréal, 29 mars 1969. « Lcomme elles pas comme LSD », Photo-Journal, Montréal, 2-9 avril 1969, p. 42, ill. n/b. et Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/5, Galerie Denyse Delrue. [90] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Galerie Carmen Lamanna, Dossier 110P2a/22. [91] Cf. note 222. [92] Form and Color, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, 1969, catalogue; Deux cents ans de peinture québécoise, McGill University, Montréal, 1969, catalogue (feuillet). [93] Fonds d’archives personnelles de l’artiste, dossier de presse. [94] Cf. Note 142 et Service des archives, Conseil des arts du Canada.

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