1970

Author :Gauthier Ninon Date : 01/02/1971
Author :Gauthier Ninon
Date : 01/02/1971

En janvier, Barbeau participe à l’exposition Grand format au Musée d’art contemporain de Montréal avec le tableau Prum Prum Foula. Le couple de collectionneurs, Gérard et Gisèle Lortie, l’achètent et l’offrent au Musée d’art contemporain de Montréal. Il peint un second grand tableau forme monochrome, bleu azur.[1] Il participe aussi à l’exposition Artists of the Gallery, exposition d’ouverture de la Galerie Whitney, située rue Mackay, à Montréal. En février, il y présente sous le titre Silk Screens la suite de sérigraphies En marge. Des gouaches et des collages de 1957 et de 1959 complètent l’exposition. À la suite de ces sérigraphies et de la série des Elles Shapes, il entreprend deux courtes séries de peintures où il utilise également des formes modulaires, Domino et Puzzle.

En avril, Barbeau et sa compagne quittent Montréal pour la Californie du Sud, où ils séjourneront pendant un an. Il passe un mois à Los Angeles puis, il s’installe à Carlsbad.[2]Parallèlement à des travaux alimentaires, Barbeau se consacre à la photographie et poursuit ses réflexions sur la sculpture.

Au cours de l’été, Rétine Djangofigure dans l’exposition Summer Art Exhibition à la Galerie d’art de Scarborough College, en banlieue de Toronto. Ses œuvres font également partie de deux expositions de la Galerie Carmen Lamanna de Toronto : soit en août, l’expositionCanadian Crossections, et en décembre, l’exposition de fin d’année.[3]

En septembre, grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada, Peter Markgraff Publishing reproduit sous forme de reproduction de grand format, Rétine Virevoltante de la collection du MACM et Bas du fleuve du MBAC.[4] L’artiste ne reçoit aucune redevance.

1971

Marcel Barbeau at a Paris bistro after distributing posters for his one man show at the Canadian Cultural Centre in Paris. This poster is pasted on right up side of this bistro window. © Photo Ninon Gauthier.
Marcel Barbeau at a Paris bistro after distributing posters for his one man show at the Canadian Cultural Centre in Paris. This poster is pasted on right up side of this bistro window. © Photo Ninon Gauthier.

En janvier, Barbeau quitte Carlsbad. Après un bref voyage à San Francisco, il s’installe au 71, Panorama Road, à Palm Spring.[5] Alors qu’il prolonge son séjour en Californie du Sud, Barbeau reçoit en février une proposition d’exposition de son ancien confrère de l’École du Meuble, Guy Viau, devenu directeur du nouveau Centre culturel canadien à Paris. Ce dernier l’invite à exposer ses œuvres de 1959 à 1962, qui se trouvent déjà à Paris.[6] Charles Delloye est pressenti comme conservateur de l’exposition. Après quelques hésitations,  car l’artiste préférerait exposer des œuvres plus récentes, Barbeau accepte le projet et la date de l’exposition de mai à juillet 1971. Quelques semaines plus tard, il apprend qu’une bourse du Conseil des arts lui permet de se rendre à Paris pour le vernissage. De retour d’un circuit d’expositions aux États-Unis, l’exposition itinérante Seven Montreal Painters est présentée au Musée d’art contemporain de Montréal en mars.

En avril, les Barbeau quittent Palm Spring pour Montréal et Paris. En chemin, ils s’arrêtent à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, où ils visitent l’atelier de gravure du Tamarind Institute. Barbeau présente l’album En marge à son directeur qui l’invite à revenir travailler à l’atelier à son retour d’Europe.[7]En traversant le New Jersey, Barbeau s’arrête à Madison pour saluer son ami le peintre Voy (Wojciech)  Fangor. À Montréal, il découvre que son sous-locataire est parti sans payer le loyer, emportant les quelques meubles et appareils électriques qu’il lui avait prêtés et un grand tableau qu’il lui avait confié.[8] Après un séjour de deux semaines à Montréal, où il loge chez ses beaux-parents, il s’envole pour Paris à la mi-mai, avec le projet de revenir à Montréal au début juin.

Son fidèle ami, Charles Delloye, l’accueille à l’aéroport Charles de Gaule, insistant pour le recevoir à dîner le soir même. Le Centre culturel canadien de Paris présente du 27 mai au 10 juillet, l’exposition Marcel Barbeau : œuvres post-automatistes 1959-1963. À peine quelques jours après l’ouverture de l’exposition, on constate qu’un des tableaux, Tomac, a été lacéré par un vandale.[9] Durant l’exposition, Barbeau assiste au colloque de l’Association internationale des critiques d’art sur le thème Art, communication et technologie dont le Centre culturel canadien est l’hôte.

Après un séjour d’un mois à Paris, Barbeau décide de ne pas retourner en Californie et d’utiliser sa bourse pour séjourner en France pendant quelque temps. À cet effet, il présente une demande pour occuper l’atelier du Conseil des arts du Canada à la Cité internationale des arts.[10]

Author :Gauthier Ninon   Date : 08/07/1971
Author :Gauthier Ninon
Date : 08/07/1971

En juin, il se rend sur la Côte d’Azur et trouve un appartement à Saint-Raphaël où il décide de passer l’été. De juin à septembre, il y réalise des collages et des maquettes de sculptures polychromes dans lesquelles il s’intéresse aux points de tension et aux jeux d’équilibres. Il achète une moto d’occasion, une petite Honda sur laquelle il parcourt l’arrière-pays les après-midi. Au cours de ces randonnées, il découvre l’atelier d’un ferronnier d’art d’Aguay, Gilbert Coutard. Ce dernier lui proposant amicalement de venir travailler dans son atelier, Barbeau décide de réaliser un de ses projets de sculpture. Au cours du mois de juillet, il réalise une première sculpture monumentale, d’une hauteur d’environ 6 mètres.[11] Elle s’effondre à cause de la faiblesse des soudures. Il la transforme en une installation de deux sculptures de format plus petit, d’une hauteur d’environ 180 centimètres.

L’obtention de l’atelier du Conseil des arts du Canada à la C.I.A. (Cité internationale des arts) de Paris, confirme Barbeau dans son projet de prolonger son séjour en France.[12] À la suggestion du Conseiller culturel canadien à Paris, Jacques Asselin et à l’invitation de l’artiste, le Consul du Canada à Marseille, Monsieur Bussière visite son atelier de Saint-Raphaël et élabore avec lui un projet d’exposition itinérante de ses œuvres sur papier dans le Sud de la France.

En septembre, Barbeau retourne à Paris où il occupe l’atelier du conseil des arts du Canada à la Cité internationale des Arts. Il y poursuit ses projets de sculptures modulaires et réalise une dizaine de maquettes. Il revoit Jean-Pierre Yvaral.

En octobre, ses œuvres automatistes sont présentées au Grand Palais dans le cadre de l’exposition Borduas et les Automatistes.[13] Le service audiovisuel du Grand Palais produit à cette occasion la vidéo d’une entrevue de Marcel Barbeau par Henry Galy-Carles, commissaire de l’exposition.[14]L’exposition remporte un succès de presse important. À cette occasion, Barbeau revoit Fernand Leduc, Marcelle Ferron et Françoise Sullivan, qu’il reçoit à son atelier à l’occasion de son passage à Paris. Au vernissage, il rencontre Jeanne Renaud, chorégraphe associée au groupe des Automatistes et belle-sœur de Fernand Leduc, qui dirige une nouvelle galerie montréalaise d’art contemporain, la Galerie Trois. Elle invite Barbeau à y exposer. Andrée Paradis, directrice du magazine Vie des artsvisite également son atelier et commande un article sur son œuvre à Henry Galy-Carles avec lequel Barbeau se lie alors d’amitié. Guy Viau, son épouse Suzanne et les Asselin de l’Ambassade du Canada visitent également son atelier.

Dans le cadre du projet d’exposition du consulat canadien à Marseille, Barbeau se rend à la mi-octobre à Aix-en-Provence pour l’accrochage et le vernissage de son exposition au Relais culturel. L’exposition est aussi présentée à Lyon à la Galerie Saint-Georges du 18 au 28 novembre. Barbeau participe à l’accrochage et assiste au vernissage. À la suite de la publication d’un article sympathique sur son exposition et à la recommandation de la directrice de la galerie. Marcel Barbeau offre une des gouaches de 1959 à son auteur, le critique Jean-Jacques Lherrant. Ce dernier l’offre au Musée des beaux-arts de Lyon, qui accepte le don.[15]

Au début décembre, Barbeau se rend à Montréal pour le vernissage de l’exposition Borduas et les Automatistes au Musée d’art contemporain de Montréal. Il y apporte une série de peintures gestuelles récentes en vue de son exposition à la Galerie III (Trois). Il réalise quelques encres de couleur durant ce séjour à Montréal. Sa fille Manon et son compagnon passent les fêtes de fin d’année avec lui à Paris.

1972

Author :Gauthier Ninon   Date : 01/11/1972
Author :Gauthier Ninon
Date : 01/11/1972

En janvier, Barbeau expose à la Galerie Le Point d’or à Grenoble. En compagnie de son ami, le critique d’art Henry Galy-Carles, il assiste le 18 janvier au vernissage de l’exposition Magnelli au Musée National d’Art Moderne. À la suggestion de Jacques Asselin, Barbeau se rend à Londres, à la fin janvier, afin d’y organiser une exposition au Centre culturel du Haut Commissariat canadien, l’année suivante. Il profite de ce voyage pour visiter une exposition des Futuristes italiens à la Royal Academy[16] qu’il met en parallèle avec l’exposition Magnelli vue à Paris.

Début février, à l’instigation de Louise Asselin, épouse du conseiller culturel canadien, Barbeau commence à donner des cours d’initiation à l’art aux enfants des diplomates canadiens en poste à Paris ce qui lui assure un minimum de sécurité financière. En février, la Galerie III (Trois) présente ses sérigraphies de l’album En marge de 1969. Parallèlement, elle expose ses peintures gestuelles récentes et ses six huiles expressionnistes all over de 1969.[17] Dans le cadre d’un festival de films canadiens, ses collages et une sculpture, composée de deux éléments de Saint-Raphaël, sont exposés au Centre culturel de Poitiers qui acquiert le groupe de deux sculptures de grand format.

Le Musée d’art contemporain de Montréal acquiert plusieurs œuvres de Barbeau dans le cadre de l’achat de la collection de Gérard et de Gisèle Lortie. La collection est exposée en mars au Musée d’art contemporain de Montréal sous le titre La collection Gérard et Gisèle Lortie : Acquisitions 1972.[18] En mars, Louise Asselin organise une exposition privée de ses œuvres à sa résidence. Parallèlement à ces activités de diffusion, Barbeau poursuit de façon intensive ses activités en peinture et produit deux tableaux de grand format en vue d’une exposition itinérante dont la circulation doit s’étendre jusqu’en Europe, Création Québec.

Author :Barbeau Marcel   Date : 30/03/1972
Author :Barbeau Marcel
Date : 30/03/1972

Le 22 avril à 21 heures, dans le cadre du récital de poésie Kitchenoumbiorganisé au Grand Théâtre de Caen par le comédien et metteur en scène québécois Gabriel Gascon, Barbeau réalise sa première performance de création publique en interaction avec le compositeur et percussionniste Vincent Dionne.[19] Les cinq peintures monumentales réalisées dans le cadre du spectacle sont exposées dans le hall d’entrée du Grand Théâtre de Caen au cours de l’été 1972.

L’ambassade du Canada à Bruxelles organise une exposition itinérante de ses nouvelles peintures gestuelles sur papier.[20] L’exposition est présentée dans le cadre d’autres évènements culturels canadiens en Belgique et au Luxembourg: inaugurée à la fin avril à l’ambassade du Canada à Bruxelles, l’exposition est présentée au Centre culturel français du Luxembourg début mai, puis, au Centre culturel de Hasselt, de la fin mai au début juin, au Centre culturel de Namur en juin et au Centre culturel de Liège en juillet. Barbeau se rend à Bruxelles pour le vernissage.

À son retour à Paris, Barbeau réalise deux autres peintures gestuelles de grand format en vue de l’exposition des artistes de la Cité internationale des Arts à la fin mai. Le lendemain du vernissage, il est hospitalisé à la suite d’une crise de tachycardie. La maladie l’oblige alors à ralentir ses activités.

Début juin, il se rend cependant à Bâle pour le vernissage deCréation Québec, présenté sous le patronage du ministère des Affaires culturelles du Québec. Il y expose Samouraï et La Lupe Aliole, deux de ses peintures récentes.[21] Dans le jardin de la maison de pension où il loge, il réalise une série d’encres de couleurs sur papier.[22]

 Author :Gauthier Ninon   Date : 22/04/1972
Author :Gauthier Ninon
Date : 22/04/1972

À Montréal, un des Elles (L shapes) figure dans l’exposition Les arts au Québec, au Pavillon du Québec de Terre des hommes au cours de l’été.[23] À Toronto du 21 juin au 31 juillet, la Galerie Carmen Lamanna présente ses œuvres dans le cadre d’une exposition Barbeau, Bolduc, Martin, Molinari et R. Rabinovitch.[24] Début juillet, alors qu’il représente le Canada au Festival international de peinture de Cagnes-sur-mer, Barbeau se rend sur la Côte d’Azur pour le vernissage.[25] À son retour, il s’arrête à La Rochelle, lieu d’origine de la famille Barbeau.

Au cours de l’été, il reçoit la visite de Jeanne Renaud et d’Ed Kostiner de la Galerie III (Trois), qui l’informent de la réorientation de leur galerie vers la diffusion de multiples. Barbeau réalise quelques nouvelles peintures sur papier et poursuit ses recherches en sculpture. La trentaine de petites sculptures filiformes de tubes de métal et de chlorure de polyvinyle s’inscrivent en continuité avec ses dessins du tournant des années cinquante et ses grandes calligraphies.

Aux prises avec de graves difficultés financières, Barbeau téléphone au début septembre à son marchand Carmen Lamanna le pressant de réaliser une vente, même à un prix forfaitaire. Omettant de l’informer de la vente récente d’un de ses tableaux de grand format au Conseil des arts du Canada et de l’achat imminent de sept autres peintures par la Banque d’œuvre d’art, un nouvel organisme qui vient d’être créé par le Conseil des arts du Canada, son marchand lui propose d’acheter pour 2 000 $ (12 197,354 FF [1972]. soit 9 409.283 €) les quelque vingt tableaux qu’il a laissés en consignation à la galerie. Désemparé ne voyant aucune issue, Barbeau accepte cette offre.[26] À la fin

Author :Inconnu   Date : 15/07/1972
Author :Inconnu
Date : 15/07/1972

septembre, un important collectionneur d’Ottawa visite son atelier et lui achète à prix forfaitaire une dizaine de tableaux de sa production récente ; cette dernière vente apporte une solution temporaire aux problèmes financiers de l’artiste.

Le 29 septembre, son séjour étant terminé, Barbeau doit quitter l’atelier de la Cité internationale des arts et s’installe temporairement à Chaville au 4, rue du Pavé des Gardes, à l’étage d’un petit pavillon situé face au bois de Meudon.[27] Suzanne Viau, la directrice de la maison des étudiants canadiens à la Cité universitaire, accepte d’entreposer la plupart de ses tableaux jusqu’à ce qu’il trouve un atelier. L’exiguïté de l’appartement de Chaville et son état de santé précaire limitent ses activités de création. En novembre, une amie, Michèle Lépine, le visite à Chaville et lui propose d’être son agent à Montréal. Barbeau poursuit ses recherches en sculpture et prépare une demande de bourse pour réaliser en grand format la suite de sculptures monumentales modulaires dont il rêve depuis la fin des années soixante.[28]

En octobre, Suzanne Viau et Louise Asselin l’invitent à rencontrer Jacques Gignac, ambassadeur du Canada à Beyrouth. Ce dernier lui achète deux tableaux et une encre de couleur de sa production récente. Andrée Paradis, la directrice de Vie des arts l’informe que le comité des arts de Radio Canada, dont elle fait partie, a recommandé l’acquisition d’une de ses œuvres pour la collection d’œuvres d’art de la société d’État.[29] Cet achat ne se réalisera cependant jamais malgré les démarches de Michelle Lépine pour en assurer le suivi, puis les démarches personnelles de l’artiste à son retour au Canada, dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Le 28 octobre, l’exposition Création Québec est présentée au Centre culturel Warande à Turnbout en Belgique. Elle est reprise en décembre par le Musée d’Ixelles à Bruxelles.[30]

Les Barbeau rencontre Marie-José Beaudouin, sœur de Louis Beaudouin, un ami de sa compagne. Marie-José les invite à dîner et les introduit à son mari, l’éditeur Robert Laffont et à ses amis et relations. Barbeau fréquente aussi Henry Galy-Carles, qui le présente à d’autres artistes et à des critiques d’art à l’occasion de vernissages.

Ayant rencontré à la Cité des arts Reg Holmes, un artiste de Vancouver dont il avait visité l’atelier lors de sa tournée canadienne avec le Conseil des arts du Canada, Barbeau l’invite à dîner et à visiter des expositions avec lui. Il tente ainsi de faciliter l’adaptation à la vie parisienne du nouvel occupant de l’atelier canadien de la Cité internationale des arts. À la mi décembre, ce dernier n’arrivant pas à surpasser la barrière linguistique lui cède l’atelier canadien de la Cité internationale des arts pour retourner à son atelier de New York.

1973

Author :Inconnu   Date : 04/04/1973
Author :Inconnu
Date : 04/04/1973

De retour pour quelques mois à la Cité internationale des Arts en janvier, Barbeau présente une demande d’atelier à la Ville de Paris. Il est fréquemment l’hôte de Laffont. À l’occasion d’un de ces dîners, il rencontre le peintre Gottfried Honegger. Le 12 février, la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts lui achète directement trois tableaux de la période de New York, Rougel-bleuRougel-vertet Rétine ma jolie.[31]

Au cours de l’hiver, Barbeau réalise une courte série de peintures, se servant d’une ficelle comme instrument, une technique qu’il avait développée en 1959 dans sa série de gouaches noires sur papier blanc. Ayant revu ses collages de l’été 1971 à l’occasion de son déménagement, il est tenté de reprendre et de poursuivre ces expériences. Il peint alors quatre grands tableaux minimalistes, inspirés de ces collages. En prévision de son exposition à Londres, il réalise les deux premières sculptures de la série Pipes’ Dreams.

À la fin mars, Barbeau se rend à Londres pour l’accrochage et le vernissage de son exposition au Centre culturel canadien du 4 au 28 avril. L’exposition regroupe les deux premières sculptures de sa série Pipes Dreams, des photographies de maquettes et une vingtaine de peintures gestuelles de 1971 et 1972.[32]Il retourne à Londres pour démonter l’exposition à la fin du mois.

Le Conseil des arts lui attribue la bourse Lynch-Staunton pour réaliser une série de dix sculptures monumentales démontables.[33] Le critique Michel Ragon l’informe qu’il souhaite l’inclure dans le Volume IV de l’ouvrage L’art Abstrait qu’il prépare en collaboration avec Michel Seuphor pour les Éditions Maeght.[34] À cet effet, il lui demande une diapositive d’une œuvre des années soixante de la série exposée chez Iris Clert.

Le 13 avril, Barbeau obtient un atelier-logement de la ville de Paris et déménage au 41 de la rue de Flandre, Bâtiment C dans le 19earrondissement.[35] L’atelier de peintre de la rue de Flandre étant trop petit pour réaliser son projet de sculptures monumentales, il loue pour l’été un atelier d’artiste, derrière la Villa l’Aurore à Saint-Tropez. Il y réalise les quatre premières sculptures de très grand format de la série Pipes Dreams. Au cours de l’été, il reçoit la visite de sa fille Manon, de Rodrigue Millette, du Conseil des arts du Canada,[36] et d’un couple d’ami, Michel Leclerc et Jocelyne Loranger. À la fin août, une fracture de l’épaule, causée par un accident de moto, l’immobilise pendant près de deux mois.

À la fin octobre, un jury de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts du Canada visite son atelier. Ce jury est composé du peintre Claude Tousignant, du graveur Peter Daglish et du Directeur de l’organisme, Luke Rombout.[37] On lui achète sept collages de 1961. De plus, on lui commande une estampe, dans l’esprit de ses collages de 1971, dans le cadre d’un programme de soutien aux ateliers d’estampes canadiens. Début novembre, Barbeau est invité à se rendre à Londres avec Luke Rombout et Claude Tousignant à titre de membre du jury de la Banque d’œuvres d’art. Il y visite les ateliers des artistes canadiens vivant en Angleterre. Il profite du temps libre pour visiter l’exposition Talin’s Dreams., une exposition de la galerie Fisher.

À son retour à Paris, Barbeau reprend ses activités de création afin de compléter sa série de sculptures monumentales. À Ottawa, un jury de la Banque d’œuvres d’art recommande l’acquisition d’une des sculptures de la série Pipes’ Dreams à la Commission de la capitale nationale. Cette recommandation demeure lettre morte, même après la confirmation de cette recommandation d’achat d’une de ces sculptures par un second jury, à la suite d’une visite de l’exposition Barbeau au MACM en 1975‑76.

Le 14 décembre, Barbeau retourne au Québec après trois ans d’absence. Il réalise une estampe à l’atelier Graff. Il passe la période des fêtes de fin d’année dans sa famille, à Montréal, et dans celle de son épouse, dans la région de Charlevoix.

1974

Marcel Barbeau in front of Musée d'art moderne de la Ville de Paris, Mai 1974. Photo Ninon Gauthier. © Ninon Gauthier.
Marcel Barbeau in front of Musée d’art moderne de la Ville de Paris, Mai 1974. Photo Ninon Gauthier. © Ninon Gauthier.

Le Musée du Québec lui achète un des tableaux de la performance au Grand Théâtre de Caen et accepte un projet d’exposition de ses peintures et de ses sculptures récentes. Ses encres et ses gouaches de 1972 sont regroupées à des estampes de Jean-Paul Lemieux et à des peintures d’Yves Pépin, par les Services culturels de l’Ambassade du Canada, pour figurer dans une exposition itinérante qui circulera pendant trois ans.[38] L’exposition est inaugurée en février à la Galerie municipale de Tunis, la Galerie Yala. Par la suite elle sera présentée à la Galerie de l’Union des arts Plastiques, à Alger, en mars; à la Galerie municipale de Marseille, en juin; à Sorrente, en septembre; au Palais des Festivals, à Cannes, en novembre; à Tours, en mars 1975; à la Maison de la culture de Bordeaux, en mai 1975; à la Bibliothèque de la grande Place à Grenoble (1976); à l’École d’art et d’architecture de Lumigny, en janvier 1977; à Parthenay, en mai 1977; à Saint-Gatien, en décembre 1977 et en janvier 1978.

Fin février, par l’intermédiaire d’une amie, Marie-José Beaudouin, la famille Vuldy lui prête pour deux mois, un atelier d’artiste inoccupé qui doit être rénové. Cet atelier est situé rue Juneau à Montmartre, un quartier que Barbeau ne connaît guère et qu’il découvre alors. S’interrogeant sur sa production récente en peinture, inspirée par le décor et la lumière de Pigalle et regrettant de ne pas avoir eu l’espace suffisant pour réaliser des peintures optiques de très grand format alors qu’il était à New York, il profite de la hauteur des plafonds de cet atelier pour réaliser trois peintures cinétiques de très grand format, Rétine, rue LepiqueRétine Rive gauche et Rétine Montmartre.[39]Le 4 avril, il assiste à une réception privée chez Denise René à l’occasion de l’exposition rétrospective de Jean Gorin. Au cours du printemps, prévoyant son retour prochain au Canada, il voyage au Maroc et en Grèce. Il est fasciné par l’art maghrébin, particulièrement par l’écriture arabe et par les mosaïques et les fresques des mosquées et des palais.[40] Ce voyage le conduit à un retour à la gestualité et à une complexification de sa palette.

Du 25 mai au 29 juin, il participe au Salon de Mai, dans la cour du Palais de Tokyo à Paris. Il y expose Pipes » Dreams no 5. [41]

Le 3 juin, après plus de deux ans de procédures, Marcel Barbeau obtient le divorce de son premier mariage avec Suzanne Meloche.[42] Le 4 juillet, Barbeau revient au Québec.  Il séjourne durant les mois d’été chez sa belle-mère à Pointe-au-Pic dans le comté de Charlevoix. Il installe un atelier de fortune dans une carrière désaffectée où il réalise une nouvelle série d’aquarelles inspirées de la lumière de Charlevoix. Il achète une école de campagne abandonnée du village voisin, Saint-Irénée, et il entreprend son aménagement en atelier d’été.[43] Il se rend fréquemment à Québec où il revoit son ancien ami Paul Vézina, devenu cinéaste à l’Office du film du Québec. Ce dernier lui présente Mémoire liquide, un film d’art qu’il vient de réaliser.[44] Séduit par les qualités formelles et expressives de ce film, Barbeau lui propose de lui servir d’intermédiaire auprès du Centre culturel canadien à Paris afin qu’il y soit présenté. Ils évoquent également la possibilité d’une collaboration.

Au cours de l’été, une peinture cinétique de Barbeau figure dans l’exposition Les arts au Québec, présentée au Pavillon du Québec, sis à Terre des Hommes, le parc d’exposition montréalais. De septembre à novembre, le Musée national des sciences naturelles à Ottawa expose Bas du Fleuve de la collection du Musée des beaux-arts du Canada dans le cadre de l’exposition Green Heritage.[45]

En septembre, Barbeau retourne à Montréal. À la recherche d’un logement et d’un atelier, il est hébergé quelques jours par son amie la peintre Lise Gervais avec laquelle il échange un tableau et une gouache. Après une semaine de recherche, il trouve une maison vouée à la démolition, au 1632, de la rue Amherst où il installe son atelier. En face, il trouve un appartement, situé au 1631, de la rue Amherst. Il y résidera jusqu’en 1986.

1975

La directrice du Musée d’art contemporain, Fernande Saint-Martin accepte de présenter en collaboration avec le Musée du Québec, son exposition de sculptures et de peintures monumentales du début des années soixante-dix. Le Conseil des arts du Canada accorde une subvention pour la production d’un catalogue.[46]

Le 26 avril, Barbeau épouse Ninon Gauthier au Palais de Justice de Saint-Jérôme, en banlieue de Montréal.[47] Début mai, il se rend à Ottawa où il participe à la réunion annuelle de la Conférence canadienne des arts. Il y rencontre divers artistes, écrivains et historiens de l’art du reste du pays dont l’historienne de l’art Ann Davis, qui est alors conservatrice en chef au Musée de Winnipeg.

 Author :Vèzina, Paul   Date : 06/01/1975
Author :Vèzina, Paul
Date : 06/01/1975

Barbeau convainc son ami, le cinéaste Paul Vézina, de réaliser un film à l’occasion de son exposition au Musée du Québec et au Musée d’art contemporain de Montréal. À la suggestion de Paul Vézina, l’Office du film du Québec accepte de produire un film à l’occasion de l’exposition Barbeau au Musée du Québec et au Musée d’art contemporain de Montréal.[48] Barbeau conçoit le scénario du film dans lequel deux des peintures de l’exposition seraient créées sous les caméras de son ami le cinéaste Paul Vézina dans le cadre d’une nouvelle performance avec Vincent Dionne. Le film Instants privilégiés est tourné début mai dans les ateliers du Département d’arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal, vacants pour la période estivale. Le montage n’étant pas complété au début de l’été, sa projection est reportée au vernissage de l’exposition au Musée d’art contemporain de Montréal.

L’exposition est présentée du 12 juin au 7 juillet au Musée du Québec.  Barbeau se rend à Québec pour le vernissage. La sculpturePipes Dreams’ no 3 est brisée par un visiteur durant l’exposition. Faute de matériaux disponibles sur place, Barbeau ne peut la restaurer et il la met au rebut.

Barbeau passe l’été dans la région de Charlevoix où il poursuit les travaux d’aménagement de l’école de Saint Irénée en atelier. Le directeur du Confederation Centre Art Gallery and Museum, l’invite à exposer l’une de ses sculptures parallèlement à une exposition d’œuvres de la collection, qui regroupe plusieurs de ses œuvres de la fin des années cinquante provenant d’une importante collection montréalaise. À la fin juillet, son exposition au Musée du Québec étant décrochée, Barbeau se rend à l’Île-du-Prince-Édouard pour y livrer sa sculpture Pipes’ Dreams no 5.[49] Prêtée au musée dans le cadre d’un prêt à

On the left side, " Suite sonore", a performance painting inspired by Vincent Dionne music (spring 1975). The sculptures are part of the "Pipes Dreams" series (1973 -1974). Photo Yvan Boulerice for Marcel Barbeau. ©Yvan Boulerice.
On the left side, ” Suite sonore”, a performance painting inspired by Vincent Dionne music (spring 1975). The sculptures are part of the “Pipes Dreams” series (1973 -1974). Photo Yvan Boulerice for Marcel Barbeau. ©Yvan Boulerice.

long terme, Pipes’ Dreams no 5 sera acquise l’année suivante par le Confédération Centre Art Gallery and Museum de Charlottetown. Il profite de ce voyage pour visiter la Galerie d’art de

l’Université Mount Allison de Sackville et pour saluer son directeur, Philip Harris, fils du peintre Lawren Stuart Harris, qu’il avait rencontré lors de sa tournée du Canada comme membre du jury du Conseil des arts en 1968.

De retour à Montréal en septembre, Barbeau s’intéresse à la danse et à la musique contemporaine et il suit les activités montréalaises dans ce domaine. Il fréquente assidûment lesChoréchanges, ateliers-spectacles organisés par la troupe de danse Nouvelle Aire, et les concerts de la Société de musique contemporaine. Afin de mieux contrôler sa respiration en vue de ses prochaines performances, il suit même quelques cours d’initiation à la danse contemporaine.

Le lancement du film Instants privilégiés a lieu dans le cadre du vernissage de l’exposition de Barbeau au Musée d’art contemporain de Montréal le 22 novembre.[50] Utilisant la toile qui sert d’écran pour la projection du film, il réalise une troisième performance avec Dionne. Deux peintures de très grand format sont réalisées à cette occasion et complètent l’exposition.

1976

Barbeau participe à une grande exposition Cent onze dessins québécois organisée par le Musée d’art contemporain de Montréal.[51] D’abord présentée à Montréal du premier avril au 20 juin, l’exposition circule à travers les musées canadiens jusqu’en juin 1977. Barbeau est aussi invité à participer à une autre exposition itinérante, Spectrum, qui est organisée par l’Académie royale du Canada à l’occasion des Jeux olympiques de Montréal.[52] Quelques-unes de ses œuvres de la période automatiste de la collection du Musée d’art contemporain de Montréal figurent dans l’exposition itinérante De la figuration à la non-figuration, organisée par le Service des expositions itinérantes du musée.[53] Le Musée du Québec inclut une estampe de la suite En marge, dans l’exposition Gravures contemporaines.[54]

Au printemps, il réalise deux sculptures dans le cadre du programme culturel des Jeux olympiques de Montréal.[55] Le

Don Quichotte, 1976. Parc Louis-Querbe, Joliette
Don Quichotte, 1976. Parc Louis-Querbe, Joliette

saut du tremplin, installée temporairement pour la période des Jeux olympiques sur la terrasse du siège social de l’Organisation de l’aviation civile internationale, rue Sherbrooke Ouest à Montréal est inaugurée le 14 juillet dans le cadre d’une réception amicale organisée par l’artiste lui-même.[56] Don Quichotte est installé en permanence dans un parc de Joliette.[57] L’installation de cette dernière sculpture suscite de nombreuses critiques dans la presse locale.[58]

Au cours de l’été Barbeau séjourne fréquemment dans Charlevoix où il poursuit la rénovation de l’école Buissonnière. Parallèlement, il modèle une série de petites sculptures en terre glaise et en cire.

En août, le film Instants privilégiés est projeté dans le cadre de la conférence Dance in Canada, au Dalhousie Art Centre à Halifax (Nouvelle-Écosse).[59]

À son retour à Montréal, il fait fondre en bronze, à la cire perdue, trois de ses modèles de cire de l’été précédent.En septembre, suite à des négociations avec la direction du siège montréalais de la Fédération des Caisses populaires d’économie Desjardins, Barbeau installe sa sculpture Le saut du tremplin au Complexe Desjardins dans le cadre d’un prêt à long terme. Une autre sculpture de la série Pipes’ Dreams est exposée à l’intérieur de l’édifice, à l’entrée d’un bureau des architectes, Blouin, Blouin et Associés, architectes conseils pour la Fédération des Caisses populaires d’économie Desjardins, propriétaire de l’édifice.[60] Cette dernière œuvre sera détruite par un jeune vandale quelques mois plus tard.

1977

 Author :Gauthier Ninon   Date : 30/04/1977
Author :Gauthier Ninon
Date : 30/04/1977

La société Lavalin achète Le saut du tremplin pour la terrasse de son centre de recherche de Boucherville. Au cours de l’hiver, Barbeau réalise quatre peintures expressionnistes de très grand format en vue de son exposition à la Galerie Bau‑Xi de Toronto. Il conçoit et prépare une nouvelle performance pour le vernissage de cette exposition.

Du 1 au 14 mai, Barbeau expose à la Galerie Bau-Xi de Toronto.[61] À l’occasion du vernissage, Barbeau organise une nouvelle performance multidisciplinaire dans laquelle il introduit des danseurs, dont Paul-André Fortier.[62] Avec les revenus de la vente du Saut du tremplin, il produit un film sur l’évènement, Désirs-mouvements.[63] Le 17 juin, le film est sélectionné par la direction du festival des Films du Monde pour être présenté à la séance d’ouverture du Festival le 19 août.[64] Le film est acheté par le Canadian Centre for Films on Art, le conservatoire de film d’art du Canada (Ottawa), la cinémathèque d’York University, dans la région de Toronto.[65] Le 1er novembre 1977, la Société Radio Canada signe avec Barbeau un contrat de location de cinq ans deDésirs-mouvements. Il sera largement diffusé à travers le pays sur les ondes de la télévision publique canadienne jusqu’en décembre 1982. [66]

En mai, le centre d’exposition municipal de Toronto, Harbourfront, expose ses collages de la collection de la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts du Canada dans le cadre de l’exposition Works on Paper.[67] Barbeau qui est de passage à Toronto, assiste au vernissage. Certaines de ses peintures figurent aussi dans l’exposition Works from Canada Council Collection, présentée en juin à la Galerie d’art d’York University.[68] En juin, Barbeau participe à l’exposition Ouvrez les Yeux à la petite Galerie le Patrimoine à Chloé, située au 1257 de la rue Amherst, lieu de la première exposition des Automatistes.[69] L’exposition, qui se poursuit en juillet, regroupe des œuvres de la plupart des membres du groupe qui sont encore vivants. Il passe l’été à Saint Irénée. Il visite, à Baie-Saint-Paul, une petite ville de la région, Françoise Labbé, qu’il avait connue à Québec. Elle lui fait part de ses projets de création d’un centre d’art.

En octobre, le cabinet des estampes du Musée des beaux-arts de Montréal présente une exposition de ses œuvres sur papier des années 50 et 60. Le musée ontarien, Art Gallery of Peterborough, inclut une de ses œuvres récentes dans l’exposition Images of the Seventies.[70] Sur la pression de confrères, il se présente comme membre du conseil d’administration du Conseil des artistes peintres du Québec. Le 25 octobre, il est élu membre du conseil d’administration et le 19 novembre, il est élu vice-président du Conseil des artistes peintres du Québec et président de la Fédération des arts visuels du Québec.[71]

En novembre, il déménage, rue Victoria, à Sherbrooke, où son épouse a trouvé un emploi en recherche institutionnelle à l’Université de Sherbrooke. Il installe d’abord son atelier dans une grande chambre de l’appartement.

En peinture, il commence à éliminer à nouveau la gestualité et l’accident et son œuvre évolue vers le tachisme. Sa palette s’éclaircit avec une prédominance d’harmonies de couleurs claires, saturées vers le blanc.

1978

L’université Bishop, université anglophone située à Lennoxville, ville voisine de Sherbrooke, l’engage à titre d’artiste résident, un poste qu’il occupera jusqu’en mai 1979. [72] Du 5 au 26 février, il participe à l’exposition Cinq artistes québécois à l’Université du Québec à Hull. Il tient une exposition solo, à la Galerie d’art du Centre culturel de Sherbrooke du 5 au 26 février.[73] Il y présente ses peintures récentes ainsi que deux de ses grandes toiles de 1975, Giboulée et Le souffle qui engendre, lesquelles, faute de cimaises assez grandes dans la galerie, sont exposées dans le hall d’entrée du Centre culturel.

À la suggestion de Jacqueline Lemieux, directrice de la troupe de danse Entre Six et du stage de danse Québec Été Danse, il rencontre en février la chorégraphe de Vancouver, Anna Wyman, de passage à Sherbrooke à l’occasion d’un spectacle au centre culturel. Il reçoit à dîner les membres de la troupe à la maison et discute avec Anna Wyman d’une éventuelle collaboration dans le cadre du festival Octobre en danse, prévu pour l’automne suivant.[74] Le 24 septembre, il participe à une table ronde dans le cadre du colloque Art: régionalisation ou centralisation, à l’Université de Sherbrooke. En août il donne une conférence et présente son film Désirs-mouvements dans le cadre du stage estival de danse, Québec Été Danse, sur le campus de l’Université Bishop.[75]

Author :Etchevery, Robert   Date : 10/10/1978
Author :Etchevery, Robert
Date : 10/10/1978

La performance avec la troupe d’Anna Wyman a lieu le 16 octobre avec la troupe d’Anna Wyman dans le cadre d’Octobre en danse dans un studio de la Place des arts de Montréal en présence d’environ deux cents spectateurs. Une discussion des artistes avec le public suit la performance. Les photographes Robert Etchevery et Yvan Boulerice réalisent chacun un reportage sur l’évènement.[76] À la suggestion de l’artiste, le MACM commande la production d’une vidéo sur l’évènement.[77]

Ses œuvres de la période automatiste figurent dans des expositions à caractère historique: Modern Painting in Canada, organisée par l’Edmonton Art Gallery, [78]Frontiers of Our Dreams, au musée de Winnipeg[79] et l’exposition du Trentenaire de Refus Global du MACM, exposition présentée également au Musée du Québec.[80] Sarnia Public Library expose une de ses peintures dans le cadre de l’exposition Painting from Canada Council Art Bank, en septembre.[81] Deux de ses peintures récentes figurent dans l’exposition Tendances actuelles au Musée d’art contemporain de Montréal, présentée en novembre et décembre.[82]Le service des Communications du Complexe Desjardins accroche une exposition de ses peintures récentes dans la salle de réception du Premier Ministre français, Raymond Barre à l’occasion de la visite de ce dernier à Montréal.[83]

1979

Épuisé par la rédaction de nombreux mémoires et par ses voyages hebdomadaires à Montréal, pour assister aux réunions du Conseil de la peinture, et déçu par les limites de l’action de l’organisme et par les dissensions perpétuelles au sein du conseil d’administration de la Fédération, Barbeau démissionne des Conseils d’administration du Conseil de la peinture et la Fédération des arts visuels pour se consacrer à sa peinture et à son enseignement à l’université Bishop.[84] Puis en mai, se sentant isolé dans une ville de province, Barbeau décide de retourner à Montréal. En avril, deux de ses œuvres appartenant à la collection de la ville de Saint-Laurent figurent dans l’exposition d’ouverture du Musée de Saint-Laurent présentant La collection de Saint-Laurent.[85]

Barbeau passe l’été à Saint-Irénée où il poursuit ses travaux de peinture, éliminant presque complètement l’accident. Au début de l’été, il se rend à Chicoutimi à l’occasion du Symposium de sculpture environnementale et participe au colloque organisé en marge de l’exposition. Début juillet, à l’invitation de Jacqueline Lemieux, il donne un séminaire sur le thème Peinture et chorégraphie contemporaine dans le cadre du stage annuel de danse, Québec-été-danse, qui a lieu sur le campus de l’université Bishop à Lennoxville. Les films Instants privilégiés et Désirs-mouvements sont projetés à cette occasion.[86]

Quelques œuvres de jeunesse de Barbeau font partie de l’exposition itinéranteLa révolution automatiste organisée par le Musée d’art contemporain de Montréal.[87] De passage à Toronto, Barbeau amorce une relation d’affaires avec Simon Dresdnere de la Galerie Dresdnere.[88]Ce dernier visite son atelier en octobre et choisit des tableaux en vue d’une exposition prévue pour le printemps suivant.

Notes

Ce document est tiré de la thèse de doctorat de Ninon Gauthier, « Échos et métamorphoses dans l’œuvre de Marcel Barbeau Catalogue des peintures (1945 – 1971) et catalogue des sculptures (1945 – 2000), préparée sous la direction du Professeur Serge Lemoine et soutenue à l’Université Paris IV – Sorbonne le 9 mars 2004.

[1]  Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P1a/12, Gisèle et Gérard Lortie, 1970.

[2]  Archives de Fleurette Gauthier, belle-mère de l’artiste.

[3]  Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Galerie Carmen Lamanna, Dossier 110P2a/22.228) Cf. note183.

[4]  MBAC, Archives des collections, dossier Marcel Barbeau. Bas du Fleuve est reproduit sur toile et Rétine virevoltante, sur papier. Ces reproductions ont souvent été offertes comme des sérigraphies originales dans les salles de vente alors que l’artiste n’en a même pas supervisé l’impression.

[5]  Cf. note 228.

[6]  Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/32, Ministère des Affaires extérieures du Canada : correspondance avec les ambassades et consulats.

[7]  Barbeau s’étant installé à Paris jusqu’en juillet 1974, il a abandonné ce projet.

[8]  Ce dernier, un photographe de presse, utilisera ce tableau minimaliste, un grand trapèze irrégulier bleu azur, pour demander et obtenir une bourse du Conseil des arts du Canada. Barbeau découvrira la supercherie près de deux ans plus tard en feuilletant une revue d’art. montrant le locataire indélicat posant à côté de son tableau.

[9]  Le tableau a été entièrement restauré et réentoilé par l’atelier Ars Longa (Paris).

[10] Cf. note 226.

[11] Fonds d’archives photographiques de l’artiste.

[12] Cf. note 226.

[13] Catalogue de l’exposition; dossier de presse de l’exposition, fonds d’archives de l’artiste et photographies par Michel Morain et par Ninon Gauthier, dossier photographique, fonds d’archives photographiques de l’artiste.

[14] Nos recherches pour retrouver cette bande vidéo ont été vaines. Il semble qu’elle ait été détruite ou perdue. Cependant, un enregistrement sonore d’une autre entrevue réalisée pour Radio-France à cette occasion, a été conservée par Henry Galy-Carles. Voir Annexe E, Écrits et entretiens de Marcel Barbeau.

[15] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier Galerie Saint-Georges, Lyon dossier 110P2A/30; voir aussi dossier 110P2a/29, Galerie Le point d’or.

[16] Cf. note 4 et présence du catalogue de cette exposition dans la bibliothèque personnelle de l’artiste.

[17] Photographie de cette exposition, archives photographiques personnelles de l’artiste.

[18] TOUPIN, Gilles, « Les automatistes entrent au musée », La Presse, Montréal, 18 mars 1972., p. D-14; o. rep.

[19] Programme dans les Archives personnelles de Gabriel Gascon et Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/ 35, Théâtre de Caen, engagement.

[20] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/32, des Affaires extérieures du Canada : correspondance et documents sur cette exposition

[21] BOULANGER, Rolland, Création Québec, Ministère des Affaires culturelles du Québec, Québec, 1971.p. 6 et 7, 98 et 99.

[22] Cf. note 4.

[23] THÉRIAULT, Normand, « La peinture québécoise revécue à Terre des Hommes », La Presse, Montréal, 13 juin 1970; ill. : vue de l’exposition avec un triptyque de la série desElles.

[24] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Galerie Carmen Lamanna, Dossier 110P2a/22 et Dossier Galerie Carmen Lamanna, Taylor Research Library and Archives, Art Gallery of Ontario.

[25] 4e Festival international de peinture, Château-Musée, Cagnes-sur-mer, 1972.

[26] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, Galerie Carmen Lamanna, Dossier 110P2a/22 et dossier 110P2b/4 Affaire Lamanna, Robinson, Sheppard, Borenstein, Shapiro et Flam , avocats.

[27] Archives personnelles de Fleurette Gauthier, belle-mère de l’artiste.

[28] Cf. note 226.

[29] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110p2a/26, Andrée Paradis, Vie des arts.

[30] Cf. note 246.

[31] Cf., note 226.

[32] Cf. note 104, planche d’épreuves photographiques représentant des vues de l’exposition.

[33] Cf. note 246.

[34] RAGON, Michel et SEUPHOR, Michel, L’art abstrait : 1945-1970, vol. 4, Mæght Éditeur, Paris, 1974. 330 p.

[35] Fonds Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/12, Gérard et Gisèle Lortie et Fonds d’archives Gérard et Gisèle Lortie, MACM, correspondance avec Marcel Barbeau.

[36] Archives photographiques personnelles de l’artiste.

[37] Cf. note 226.

[38] Fonds d’archives Marcel Barbeau, dossier 110P2a/32, Ministère des Affaires extérieures du Canada : correspondance et documents sur cette exposition.

[39] Archives photographiques de l’artiste.

[40] Cf., note 265.

[41] Cf., note 265.

[42] Extrait de divorce de Marcel Barbeau et Suzanne Meloche. Cour supérieure. Service de l’état civil. 3 juin 1974. Archives personnelles de Marcel Barbeau et Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P1b/8.

[43] Cf., note 265.

[44] Archives du Québec, service des archives visuelles, Université Laval, Québec; archives audiovisuelles personnelles du cinéaste Paul Vézina.

[45] Green Heritage — Patrimoine naturel, Musée national des sciences naturelles, Ottawa, 9/1974. Cat. no 1.

[46] Cf. note 226.

[47] Extrait de mariage de Marcel Barbeau avec Ninon Gauthier, Cour supérieure. Service de l’état civil. 26 avril 1975.

[48] Archives du Québec, service des archives visuelles, Université Laval, Québec; archives audiovisuelles personnelles de l’artiste.

[49] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/38, Centre des arts de la Confédération (Charlottetown) et archives photographiques du Confederation Centre Art Gallery and Museum, Charlottetown.

[50] Carton d’invitation et communiqué de presse de cette exposition, Archives du MACM, dossier Marcel Barbeau et archives personnelles de l’artiste, dossier de presse de l’artiste.

[51] PARENT, Alain, Cent onze dessins du Québec, Musée d’art contemporain de Montréal, Montréal, avril 1976. 54 p.; o. rep. p. 38.

[52] Spectrum Canada, exposition itinérante organisée par l’Académie Royale des Arts du Canada, Programme Art et Culture, Jeux olympiques de Montréal, Ottawa,1976.

[53] BLOUIN, Anne-Marie, De la figuration à la non-figuration dans l’art québécois, Musée d’art contemporain de Montréal exposition itinérante, Publications du Ministère des Affaires culturelles, Montréal, 1976.

[54] Musée du Québec, archives des expositions.

[55] Cf. note 4 et dossier 110P2a/45, programme art et culture du comité organisateur des Jeux olympiques.

[56] Archives personnelles de l’artiste, fonds d’archives photographiques.

[57] Cf. note 281.

[58] Cf. note 279 et archives du service des Loisirs et de la Culture de la ville de Joliette et dossier de presse de l’artiste sur cet évènement (été 1976).

[59] Cf. Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/46 Dance in Canada Conference (Halifax).

[60] Cf. note 4.

[61] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 10P2a/59, Galerie Bau-XI et Archives personnelles de Marcel Barbeau, fonds d’archives audio-visuelles.

[62] PURDIE, James, « Barbeau Uses Music and Dance to Display Action Painting », Globe and Mail, Toronto, 10 mai 1977, p. 19, o. rep. et Montréal, dossier 110P2a/59, Galerie Bau-XI; fonds d’archives photographiques personnelles de l’artiste.

[63] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2c/1, Désirs-mouvements : documents relatifs à la production du film. et archives personnelles de l’artiste, fonds d’archives audio visuelles.

[64] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2c/2, Désirs-mouvements : documents relatifs à la présentation du film Désirs-mouvements au Festival canadien des Films du Monde, à Montréal en août 1977.

[65] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2c/3, Désirs-mouvements : documents relatifs à la vente de copies du film

[66] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2c/4, Société Radio Canada.

[67] Service des archives, Banques d’œuvres d’art, Conseil des arts du Canada.

[68] Cf. note 293.

[69] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, U2AM, dossier 110P2a/53, Galerie le Patrimoine à Chloé.

[70] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/59, Galerie Bau-XI; catalogue: Images of the Seventies: Contemporary Painting et Sculpture, Art Gallery of Peterborough, 1977.

[71] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, U2AM, dossier 110P3m, Fédération des arts visuels 1977-1979.

[72] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/58, Bishops University.

[73] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM dossier 110P2a/57, Centre culturel de l’Université de Sherbrooke.

[74] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/60, Festival Octobre en danse.

[75] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, U6AM, dossier 110P2a/63, Québec-Été-Danse.

[76] BOULERICE, Yvan, « Reportage photographique sur la performance Danse-Frénésie, performance de Marcel Barbeau avec Anna Wyman Dance Théâtre de Vancouver dans le cadre d’Octobre en danse, Studio de la Place des arts de Montréal, 16 octobre 1978 », Éditions Images de l’art, Montréal; ETCHEVERY, Robert, reportage photographique sur la performance Danse-Frénésie, performance de Marcel Barbeau avec Anna Wyman Dance Théâtre de Vancouver, dans le cadre d’Octobre en danse, Studio de la Place des arts, Montréal, 16 octobre 1978. Archives du photographe.

[77] DESLAURIERS, François, Gestes, Photographie : Céline Laquerre et Louise Mondoux; montage : Romain Clark : réalisation : François Desaulniers; production : Atelier D.G.C.A., pour le Musée d’art contemporain de Montréal, 1978. Archives Nationales du Québec, Service des archives audio-visuelles du Québec, Québec. Contact : Antoine Pelletier.

[78] FENTON, Terry et WILKIN, Karen, Modern Painting in Canada, The Edmonton Art Gallery, Edmonton, 1978.

[79] DAVIS, Ann, Frontiers of our Dreams : Quebec Painting in the 1940’s and 1950’s, The Winnipeg Art Gallery, Winnipeg, 1979. P. 19, 20, 22,23, 24, 66; o. rep. p. 13 et 14.

[80] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossiers 110P2a/19, Musée d’art contemporain de Montréal et 110P2a/24, Musée du Québec.

[81] Cf. note 293.

[82] LETOCHA, Louise, Tendances actuelles : la gravure et la peinture, Musée d’art contemporain de Montréal, Québec Ministère des Affaires culturelles, 1978.

[83] Cf. note 4.

[84] Cf. note 4.

[85] Archives du Musée de Saint-Laurent.

[86] Cf. note 301.

[87] SIOUI, Anne-Marie, La révolution automatiste, MACM, Montréal, Quatrième trimestre, 1980.

[88] Fonds d’archives Marcel Barbeau, Service des archives et de gestion des documents, UQÀM, dossier 110P2a/67, Galerie Dresdnere.

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